M. Tebboune avait été limogé de son poste au bout de trois mois seulement en août 2017, sur fond de luttes de clans dans l’entourage de M. Bouteflika.
Une douzaine d’heures avant l’expiration du délai, il est le 4e candidat enregistré auprès de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), institution récemment créée, censée garantir la sincérité d’un scrutin massivement rejeté par le "Hirak", le mouvement inédit de contestation du régime né le 22 février.
Dans la matinée, l’avait précédé à l’ANIE, Ali Zeghboub, président du microscopique Rassemblement algérien (RA). Les deux autres candidats sont Azzedine Mihoubi et Abdelkader Bengrina.
M. Mihoubi est le candidat du Rassemblement national démocratique (RND) –pilier de la coalition ayant soutenu Abdelaziz Bouteflika durant ses 20 ans de présidence– à la tête duquel il a succédé au très impopulaire ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia, incarcéré.
M. Bengrina est le candidat d’El-Bina, petit parti membre d’une coalition islamiste, dont l’un des députés a été élu en septembre à la présidence de l’Assemblée nationale, grâce aux voix du RND et du Front de libération nationale (FLN) de M. Bouteflika, détenteurs de la majorité absolue.
Agé de 73 ans, M. Tebboune est un pur produit du sérail: haut fonctionnaire dans les années 1970, il a été plusieurs fois wali (préfet) dans les années 1980, avant de devenir ministre au début des années 1990.
M. Bouteflika en avait fait son ministre de la Communication à son arrivée au pouvoir en 1999, avant de lui confier d’autres portefeuilles jusqu’en 2002. Il l’avait rappelé au gouvernement en 2012, avant de lui en confier la tête en mai 2017.
M. Tebboune avait été limogé au bout de trois mois et remplacé par M. Ouyahia, après avoir engagé un bras de fer contre certains hommes d’affaires, attributaires de gigantesques marchés publics, proches de Saïd Bouteflika, tout-puissant frère du président.
Arrêté un mois après la démission de son frère, Saïd Bouteflika a été condamné fin septembre à 15 ans de prison pour complot contre l’Etat et l’armée.
De nombreux hommes d’affaires, ainsi que M. Ouyahia, sont eux en détention préventive dans le cadre de multiples enquêtes sur des faits présumés de corruption, lancées à la demande de l’armée après la démission en avril du président Bouteflika.