En marge de sa participation à ce Sommet, la Présidente de la région Guelmim Oued-Noun et de l’Association des présidents des régions du Maroc, Mbarka Bouaida, a accordé un entretien à la MAP, dans lequel elle a expliqué la forte présence de la délégation marocaine, l’intérêt suscité, ainsi que les perspectives du renforcement de la coopération décentralisée avec les pays africains et les moyens de leur faire profiter des expériences marocaines en matière de décentralisation, d’urbanisation et de politique de la ville.
1 – Le Maroc a signé une forte présence et une participation active lors des travaux du 9ème Sommet Africités. Comment expliquez-vous cette présence quantitative et qualitative ?
Le Maroc a choisi une ligne claire de coopération avec les pays africains, consolidant son appartenance africaine. Nous prônons cette coopération qui nous permet de renforcer notre culture d’appartenance à l’Afrique.
Dans l’ensemble de Ses discours, Sa Majesté le Roi Mohammed VI ne cesse d’insister sur la coopération sud-sud et de l’intérêt que nous portons à nos frères africains.
Le Maroc avait abrité la 8ème édition du Sommet Africités en 2018, ce qui en fait pays coorganisateur de l’édition actuelle.
Le Maroc a beaucoup aidé à réussir cet événement, ce qui explique l’importance de la délégation marocaine et aussi l’intérêt que suscite le Pavillon Maroc.
Par cette présence, le Maroc tend aussi à établir des liens entre les régions, les communes et les collectivités marocaines et celles du reste de l’Afrique, a-t-elle ajouté, faisant observer que durant le sommet, les collectivités territoriales africaines ont montré un grand intérêt au rapprochement avec leurs paires marocaines.
2 – Africités 9 constitue une occasion pour les villes et les collectivités africaines d’échanger autour d’expériences réussies et d’apprendre les uns des autres. Quelles sont les expériences marocaines qui peuvent être suivies par les autres pays africains ?
Le Royaume a toujours été leader au niveau continental sur de nombreux aspects. Il s’agit notamment des aspects liés au développement et aux réformes entreprises, qui sont aujourd’hui reconnues comme exemples pour les pays africains.
En matière de décentralisation, le Maroc peut partager l’expérience de la régionalisation avancée, qui est une expérience réussie et qui continue d’être mise en œuvre.
Dans le domaine environnemental, le Maroc s’inscrit comme pays modèle au niveau continental. En témoigne le passage ambitieux aux énergies renouvelables, la volonté d’atteindre une part en énergie renouvelable de 64% du mix électrique national d’ici 2030, ainsi que l’engagement en matière d’émissions carbone.
Le Maroc n’a jamais été un pays passif, il a toujours été un pays entrepreneur. A ce titre, l’expérience de Benguerir ville verte a fait l’objet d’un riche exposé présenté lors des travaux du Sommet.
Sur le plan économique, le Maroc a fait beaucoup d’efforts en termes de financement d’entreprenariat, qui ne constitue désormais plus un problème, grâce notamment aux montages financiers qui facilitent les levées de fonds.
3 – Comment peut-on favoriser le transfert de l’expérience marocaine pour les pays souhaitant en bénéficier ?
Les outils favorisant les échanges d’expériences et d’expertises, doivent être montés de façon collective et concertée. A cet égard, le Fonds africain d’appui à la coopération décentralisée internationale des collectivités territoriales (FACDI) est un outil d’appui à la coopération décentralisée entre les collectivités territoriales marocaines et celles des pays frères.
Nous pouvons également innover d’autres mécanismes en partenariat avec nos frères africains, tels qu’un réseau des régions africaines qui pourrait assurer la promotion de la régionalisation avancée, et constituer une très belle plateforme d’échange et de réflexions sur des projets communs.
Il est également possible de créer un réseau de villes vertes africaines, où certaines villes serviraient de modèles, à l’instar de Benguerir.
La création de banques de projets communes à tous les pays africains est à même de renforcer la coopération économique entre collectivités africaines.
L’intérêt de grands événements, tels que le Sommet Africités, est de créer ces liens, de favoriser l’échange et de capitaliser sur les acquis. Il est nécessaire de définir l’intérêt commun et le structurer autour d’un outil opérationnel et accessible à tous.