La Confédération générale des travailleurs portugais (CGTP) et l’Union général des travailleurs (UGT), avaient appelé à cette grève unitaire pour protester contre les mesures d’austérité prévues par la loi de finances 2012, adoptée le 11 novembre en première lecture au Parlement.
Le vote définitif de ce budget prévu fin novembre, ne fait aucun doute, le gouvernement disposant d’une confortable majorité à l’assemblée, alors que le parti socialiste, principale force d’opposition, a fait le choix de s’abstenir.
Ce budget prévoit des mesures "exigeantes et impopulaires", notamment la suppression temporaire des primes de fin d’année pour les fonctionnaires et les retraités aux revenus supérieurs à 1000 euros et l’augmentation de l’horaire de travail de trente minutes dans le secteur privé.
Les mesures annoncées ont d’ores et déjà provoqué une poussée du mécontentement social. Face à la perspective d’une austérité accrue, des milliers de fonctionnaires ont manifesté à Lisbonne le lendemain du vote de ce budget en première lecture, pour protester contre les coupes budgétaires et la cure d’austérité.
Quelque 180.000 fonctionnaires avaient défilé dans la capitale, tandis que le même jour plus de 10.000 militaires ont organisé et de manière très inhabituelle, une marche de protestation contre les mesures d’austérité et en particulier le gel des promotions et le blocage des plans de carrière.
Sous assistance financière de l’Union européenne et du Fonds monétaire international depuis mai, le Portugal est tenu de mettre en oeuvre un vaste programme de rigueur et de réformes sur trois ans, en échange d’un prêt de 78 milliards d’euros.
Le gouvernement, au pouvoir depuis juin dernier, dont l’un des principaux objectifs est de ramener le déficit budgétaire à 5,9 % du PIB cette année et à 4,5 % l’année prochaine, a affirmé qu’il n’y avait pas d’autre alternative pour rétablir les finances publiques dans un environnement économique très défavorable.
Sur le front de la croissance, de nouveaux indices rendus publics dernièrement confirment les difficultés croissantes de l’économie portugaise qui s’est contractée de 0,4 % au troisième trimestre tandis que le chômage est reparti à la hausse pour s’établir à 12,4 %.
Pour 2012, les perspectives sont particulièrement moroses, le gouvernement qui a revu dernièrement ses prévisions à la baisse, prévoit une récession de l’économie de 3 % du PIB en 2012 contre 2,8 % estimés précédemment.
Les syndicats ont choisi pour la grève générale la date du 24 novembre, soit une année jour pour jour après la grève du 24 novembre 2010 qui avait pour but de protester contre la politique de rigueur menée à l’époque par le gouvernement socialiste.
Face à l’austérité et une montée du chômage qui devrait atteindre le taux record de 13,4 % en 2012, le mécontentement s’est renforcé au cours des dernières semaines au Portugal.
Des dizaines de milliers de personnes sont descendues le 15 octobre dans les rues de Lisbonne et plusieurs autres villes du Portugal dans le cadre de la journée mondiale des "indignés". Le 1er octobre, la CGTP avait organisé de grandes manifestations dans la capitale et à Porto (nord) qui, selon le syndicat, avaient été suivies par quelque 150.000 personnes.