La Direction générale de la Santé (DGS) a assuré jeudi qu' »aucune pression » n’avait été exercée pour faire modifier a posteriori un rapport d’experts préconisant la constitution d’un stock élevé de masques, qui aurait pu permettre au pays de ne pas en manquer au début de l’épidémie de Covid-19.
La commission d’enquête du Sénat sur l’épidémie de coronavirus a imputé directement la pénurie de masques dont a souffert la France à une décision prise en 2018 par le directeur général de la Santé Jérôme Salomon de ne pas renouveler le stock de masques chirurgicaux.
Selon les sénateurs, le directeur général de la Santé a « ordonné l’achat de seulement 50 millions de masques (50 millions supplémentaires si le budget le permettait), soit moins que la quantité nécessaire ne serait-ce que pour renouveler ceux arrivant à péremption fin 2019 ».
Les sénateurs l’accusent notamment d’avoir fait « modifier a posteriori les conclusions d’un rapport d’experts » qui préconisait la constitution d’un « stock élevé, probablement d’environ un milliard de masques chirurgicaux ».
« L’analyse de courriels échangés entre la Direction générale de la santé et Santé publique France atteste d’une pression directe de M. Salomon sur l’agence afin qu’elle modifie la formulation des recommandations de ce rapport », pour « faire disparaître la référence à la taille du stock », assure la commission.
Dans un communiqué de la DGS, Jérôme Salomon « tient à préciser qu’il a lui-même fourni l’ensemble des échanges de mails aux membres de la commission d’enquête du Sénat », une démarche qui « participe d’une volonté totale de transparence ».
Les recommandations faites à l’époque par Jérôme Salomon sur les masques auprès de Santé publique France « s’inscrivent dans le cadre d’une relation entre un établissement public sous tutelle et son autorité publique dans le cadre de ses missions », poursuit le texte. « A la suite de ces échanges, le directeur général de Santé publique France a apporté des modifications (…) qui ont été acceptées par l’ensemble des contributeurs du rapport ».
« Par conséquent, aucune pression n’a été exercée sur le groupe d’experts », assure la DGS, qui ajoute avoir « répondu à toutes les questions relatives à ce sujet devant le Sénat et a fourni tous les éléments demandés par la commission d’enquête ».