Nouvelle-Zélande/mosquées: comparution pour meurtre d’un extrémiste de droite

Un extrémiste de droite qui a fait un carnage dans deux mosquées de la ville néo-zélandaise de Christchurch durant la prière du vendredi, tuant 49 fidèles, dans une attaque qu’il a retransmise en direct sur les réseaux sociaux, a comparu pour meurtre samedi.

Brenton Tarrant, un Australien de 28 ans, est apparu menotté et vétu de la chemise blanche des prisonniers pour une brève audience à laquelle seule la presse pouvait assister, pour raisons de sécurité.

L’ancien intructeur de fitness, qui se présente comme un militant d’extrême droite est resté impassible lorsque son inculpation lui a été signifiée. Il n’a pas demandé de libération sous caution et restera donc en prison jusqu’à la prochaine audience le 5 avril.

La Première ministre Jacinda Ardern a qualifié de "terroriste" cette double attaque, déplorant l’une des "journées les plus sombres" jamais vécues par ce pays du Pacifique Sud, réputé paisible.

L’attentat, qui a soulevé une vague de condamnations à travers le monde, serait le plus meurtrier de l’époque contemporaine contre des musulmans dans un pays occidental.

Mme Ardern a précisé lors d’une conférence de presse que le suspect avait amassé un petit arsenal et disposait d’un permis de port d’armes, promettant des réformes. "Je peux vous garantir que nos lois sur les armes vont changer".

Les victimes venaient des quatre coins du monde musulman, a-t-elle souligné, en citant "le Pakistan, la Turquie, l’Arabie saoudite, le Bangladesh, l’Indonésie et la Malaisie".

Les conditions de l’arrestation de Brenton Tarrant restaient floues, près de 214 heures après l’attaque. La police est avare d’informations sur les circonstances de son arrestation et ses éventuels complices.

Deux autres hommes sont en garde à vue, sans que l’on sache ce qui leur est reproché.

Tarrant a diffusé en direct sur les réseaux sociaux les images du carnage, où on le voit passer de victime en victime, tirant sur les blessés à bout portant alors qu’ils tentent de fuir.

Les autorités bulgares ont également annoncé qu’elles enquêtaient sur un séjour du tireur en Bulgarie "du 9 au 15 novembre 2018".

Avant de passer à l’action, l’homme, qui se présente comme un blanc de la classe ouvrière aux bas revenus, a publié sur Twitter un "manifeste" raciste de 74 pages. Il est intitulé "Le grand remplacement", en référence à une théorie complotiste concue par d’anciens nazis et populaire dans les milieux d’extrême droite selon laquelle les "peuples européens" seraient "remplacés" par des populations non-européennes immigrées.

Le document détaille deux années de radicalisation et de préparatifs. Il affirme que les facteurs déterminants dans sa radicalisation ont été la défaite à la présidentielle française de 2017 de la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen et la mort de la petite Ebba Åkerlund à 11 ans dans l’attaque au camion-bélier de 2017 à Stockholm.

Il y rend aussi hommage au président américaine Donald Trump, lequel, interrogé vendredi soir à Washington, a estimé que l’idéologie de la suprématie blanche n’était pas une menace répandue.

Les comptes Twitter, Instagram et Facebook où ont été publiés la vidéo, les photos et le manifeste ont été suspendus.

"Il est clair qu’on ne peut que décrire cela comme une attaque terroriste", a déclaré Jacinda Ardern. "Sur la base des éléments dont nous disposons, (l’attaque) semble avoir été bien planifiée". Deux engins explosifs artisanaux ont ainsi été découverts dans une voiture et neutralisés, selon la police.

S’exprimant à Sydney, le Premier ministre australien Scott Morrison a décrit le tireur comme un "terroriste extrémiste, de droite et violent".

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