Meurtres de touristes scandinaves au Maroc : un Suisse arrêté
Dix-huit personnes ont déjà été arrêtées en lien avec le meurtre d’une Danoise et d’une Norvégienne mi-décembre dans le sud du pays. Un Suisse installé au Maroc a été arrêté samedi à Marrakech (centre) pour son lien présumé avec certains suspects.
Selon l’enquête, le mis en cause, imprégné de l’idéologie extrémiste et violente, est soupçonné d’apprendre à certains accusés dans cette affaire les outils de communication via les nouvelles applications et de les entrainer au tir, précise dans un communiqué le BCIJ, qui relève de la Direction générale de la surveillance du territoire national.
L’enquête révèle également son adhésion à des opérations de recrutement et d’embrigadement de citoyens marocains et sub-sahariens pour exécuter des plans terroristes au Maroc, prenant pour cible les intérêts étrangers et les éléments des forces de sécurité en vue de s’emparer de leurs armes de service, note le BCIJ.
Le suspect a été placé en garde à vue à la disposition de l’enquête menée sous la supervision du parquet en charge des affaires de terrorisme dans le but de mettre la lumière sur tous les actes criminels et plans terroristes qu’il prévoyait de perpétrer ou de participer à leur exécution, ajoute la même source.
Le BCIJ souligne que cette arrestation, menée en étroite collaboration avec la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), intervient dans le cadre des recherches et investigations en cours pour arrêter toutes les personnes impliquées dans le meurtre des deux touristes étrangères, dont les corps sans vie ont été retrouvés le 17 décembre dans la commune d’Imlil (province d’El Haouz).
Cellule inspirée de l’État islamique
Les quatre principaux auteurs présumés, interpellés à Marrakech les jours suivant le double meurtre, appartenaient à une cellule inspirée par l’idéologie du groupe Etat islamique (EI) mais "sans contact" avec ses cadres en Syrie ou en Irak, avait déclaré lundi à l’Agence France Presse le chef de l’antiterrorisme marocain Abdelhak Khiam. L’un d’eux, Abdessamad Ejjoud, un marchand ambulant de 25 ans, est soupçonné par les enquêteurs d’être le chef de cette "cellule terroriste". C’est lui que l’on voit parler dans une vidéo tournée une semaine avant le meurtre, dans laquelle les quatre principaux suspects prêtent allégeance à Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l’EI.
L’affaire a suscité une vive émotion en Norvège, au Danemark mais aussi au Maroc, où une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, montrant l’exécution d’une des deux victimes, a mis le pays en émoi. La vidéo est considérée comme authentique par les autorités marocaines, selon une source proche de l’enquête. Épargné jusqu’ici par les attentats de l’EI, le royaume –qui revendique une politique très active en matière de lutte antiterroriste– avait été meurtri par des attaques à Casablanca (33 morts en 2003) et à Marrakech (17 morts en 2011).