Mauritanie : la thèse de la «bavure» privilégiée dans les tirs contre le chef de l’Etat

Mauritanie : la thèse de la «bavure» privilégiée dans les tirs contre le chef de l’Etat
La thèse selon laquelle un officier de gendarmerie aurait blessé par erreur le président Mohamed Ould Abdel Aziz, hospitalisé depuis en France, semble se confirmer. L’opposition a exprimé des doutes sur cette affaire, mais a toutefois suspendu ses activités dans « l’intérêt suprême » du pays.

La coordination de l’opposition démocratique a jugé lundi 15 octobre « peu plausible » la version officielle de la blessure par balle du président Ould Abdel Aziz et demandé une enquête. Sur les réseaux sociaux, de nombreux Mauritaniens partagent ce scepticisme. Pourtant, en recoupant les témoignages de plusieurs sources sécuritaires en charge du dossier, de personnel médical et de proches du président, la thèse de l’accident, bien que quelque peu rocambolesque, semble bien se confirmer, avec cependant quelques éléments qui diffèrent de la version officielle.

Vers 20h00 samedi, le président revenait d’une résidence au sud-est d’Akjoujt, où il passe régulièrement le week-end. Il aurait été lui-même au volant d’un 4×4, accompagné d’un proche. Une escorte réduite le suivait à distance.

A 40 km au nord de Nouakchott, le chef de l’Etat n’aurait pas ralenti à l’approche d’un point de contrôle. Le véhicule étant banalisé et sans escorte, le militaire, un officier de gendarmerie, ne l’aurait pas identifié. Rappelons que, depuis 2005, la Mauritanie a fait l’objet d’attaques d’AQMI souvent menées à bord de véhicules tout-terrain, et que dans le contexte actuel de la crise au nord Mali, l’état d’alerte autour de la capitale a été renforcé.

Le gendarme aurait effectué des tirs de semonce, puis pris en chasse le véhicule présidentiel, qui en réaction aux tirs, aurait emprunté une piste parallèle à la route. L’officier aurait alors tiré en roulant et une des balles aurait touché le président au dos avant de ressortir par l’abdomen.

Affaibli, le chef de l’Etat aurait appelé ses gardes du corps pour faire cesser la poursuite et passé le volant à son parent, qui l’aurait conduit à l’hôpital militaire. Une source médicale de cet hôpital confirme avoir vu le président arriver en voiture banalisée et rejoindre l’établissement à pied. Elle affirme également que la balle, traversante, aurait touché la région de l’estomac et du colon, mais pas de vaisseaux sanguins majeurs, ce qui expliquerait toutefois mieux une évacuation sanitaire que la blessure au bras de la version officielle.

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