Maurice: des joyaux de biodiversité menacés par la pollution

La fuite d’hydrocarbures au large des côtes de l’île Maurice menace de vastes zones humides protégées, qui regorgent de mangroves, coraux et poissons.

Près de 1.000 tonnes de carburant ont été déversés en mer à cause d’une fissure dans la coque du vraquier MV Wakashio, qui s’est échoué sur un récif le 25 juillet, à proximité de deux des trois sites Ramsar de l’île Maurice, en référence à la convention internationale sur la conservation des zones humides.

Jusqu’ici ces deux sites, Blue Bay et Pointe d’Esny, ont été largement épargnés, selon Sunil Dowarkasing, un ancien expert en environnement de Greenpeace, qui prend part aux opérations de dépollution.

Le Premier ministre mauricien, Pravind Jugnauth, a annoncé mercredi que les 3.800 tonnes de fioul que transportait le navire avait été entièrement pompés de ses réservoirs, ce qui écarte définitivement la perspective d’une nouvelle fuite.

Voici un résumé des enjeux.

Blue Bay

De faibles quantités de fioul ont déjà été observées dans le parc marin de Blue Bay, un site de 353 hectares qui abrite 38 variétés de corail, notamment le sphérique « brain coral » vieux de plus de cent ans.

Le fioul a été « immédiatement contenu » par des opérations de nettoyage, a indiqué M. Dowarkasing. Le site jouxte la plage de Blue Bay, prisée des touristes.

« Si le parc marin de Blue Bay est pollué, alors nous allons perdre un joyau de Maurice », a estimé M. Dowarkasing.

Les mangroves, herbiers marins et algues géantes « contribuent à l’équilibre général de l’environnement marin » et fournissent un habitat « pour environ 72 espèces de poissons et la tortue verte, espèce menacée », indique la convention Ramsar sur son site internet.

 Pointe d’Esny

Les eaux saumâtres et peu profondes des 22 hectares du site de la Pointe d’Esny accueillent une forêt de mangrove, des vasières, des plantes menacées et des papillons endémiques à l’île Maurice.

Le site est plus protégé que celui de Blue Bay, car il est séparé du lagon par une route côtière et des habitations.

Mais les racines de mangrove ont la capacité d’emmagasiner le fioul, selon M. Dowarkasing, ce qui rend le site de la Pointe d’Esny vulnérable.

L’île Maurice compte un troisième site classé Ramsar, la réserve ornithologique de l’estuaire de Rivulet Terre Rouge. Cette réserve se trouve à l’opposé de l’île, non loin de la capitale Port-Louis, et n’est pas menacée par la pollution du MV Wakashio.

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