"Il est nécessaire de lancer des initiatives fortes pour soutenir ce secteur, notamment la mise en place d’un fonds d’investissement en faveur du Bio, de l’aide à l’export et de filières d’excellence", a souligné M. Mezouar à l’occasion de la première édition du Salon Bio Expo Maroc, qui se tient jusqu’au 23 juin courant.
La CGEM est disponible pour accompagner cette dynamique et établir un plaidoyer en faveur des pouvoirs publics, a-t-il fait savoir, se félicitant de la forte dynamique que connaît la distribution des produits bio existants, ainsi que le développement et la modernisation du commerce de ces produits qui reste, cependant, concentré dans certaines grandes villes et régions.
D’après M. Mezouar, "le bio ne peut être réservé à une petite catégorie de privilégiés, mais doit bénéficier au plus grand nombre, dans l’ensemble de nos territoires". "Nous devons améliorer davantage la production nationale grâce à la mise en place de véritables outils de transformation pour faire émerger une véritable agriculture bio marocaine", a-t-il ajouté.
Le président de la CGEM a également plaidé pour le renforcement des campagnes de communication en vue de promouvoir les produits bio auprès des consommateurs marocains et de mettre en exergue leur qualité et leurs effets bienfaiteurs sur la santé.
Ces campagnes de communication, a-t-il poursuivi, permettront aussi de lutter contre les utilisations abusives de l’appellation Bio, qu’on confond souvent avec le "Beldi", ou les produits purs et naturels.
Et de souligner que le Maroc peut représenter un terrain fertile en tant que destination pour les consommateurs et les investisseurs du bio.
Rappelant que le secteur bio génère actuellement un milliard de dirhams, M. Mezouar a mis l’accent sur les opportunités de développement de cette filière qui est, au Maroc, une niche censée de devenir un segment champion à l’export comme c’est le cas en Turquie et en Tunisie.
Rejoignant la même idée, le président de l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX), Hassan Sentissi El Idrissi, a noté que "si le bio est aujourd’hui pour les producteurs et les industriels marocains une niche, sa croissance à l’échelle mondiale augure d’un avenir très prometteur".
Selon lui, les habitudes de consommation ne cessent de changer et le consommateur d’aujourd’hui souhaite connaître la traçabilité du produit qu’il consomme et le suivre que ce soit sur le plan de sa qualité ou de son apport pour sa santé.
Parallèlement, l’activité publicitaire autour des enseignes du bio monte en puissance et attire de plus en plus de consommateurs, a relevé M. Sentissi El idrissi.
Ainsi, "nous ne pouvons pas continuer à vendre et à exporter nos produits agricoles avec une faible valeur ajoutée pour les voir transformés ailleurs et vendus avec des prix multipliés parfois par 10 ou plus", a-t-il ajouté, notant que le développement de l’industrie Bio est une ambition très importante qu’il convient d’accompagner et d’appuyer.
Cet accompagnement passe par des programmes dédiés couvrant les aspects notamment à la formation et l’encadrement des entrepreneurs agriculteurs, à la certification Maroc reconnue et homologuée à l’étranger et à la promotion sur les marchés extérieurs.
Le président de l’ASMEX a, par ailleurs, appelé à adosser le Bio au Halal pour saisir les opportunités énormes sur les marchés internationaux. Organisé à l’initiative de l’association "Agissons Vert" et le club des Entrepreneurs BIO (CEBIO), sous le thème "le Bio : un secteur national à fort potentiel", Bio Expo Maroc 2019 vise entre autres à fédérer les efforts de tous les acteurs de la filière biologique, présenter et valoriser les produits biologiques, ainsi que de promouvoir les échanges entre professionnels et consommateurs et débattre des grands enjeux de la filière biologique. A cet effet, quelque 15.000 visiteurs sont attendus pour visiter les espaces dédiés à près de 50 exposants.
Le programme du Bio Expo 2019 prévoit aussi plusieurs tables-rondes auxquelles prennent part plus d’une vingtaine de spécialistes nationaux et internationaux en vue de partager, d’échanger, d’informer et de former sur les bienfaits des produits biologiques, les réglementations et les enjeux de ce secteur à fort potentiel.