Maroc : Le conseil national du PAM remet en selle Ilyas El Omari, l’indéboulonnable
Narjis Rerhaye (A Rabat)
Annoncée comme une thérapie de groupe, la réunion du parlement de cette formation politique a tenue sa promesse. 10 heures de débats, plus d’une centaine de prises de parole et un huis clos où la presse a été décrétée indésirable ont fini par définitivement noyer la question de la démission estivale du secrétaire général, devenue tout d’un coup « un détail de l’histoire ».
Ilyas El Omari est-il revenu aux commandes ? Habib Belkouch continue-t-il d’assurer un intérim qui aura été bien provisoire ? Y aura-t-il élection d’un nouveau SG et de nouvelles instances ? La culture de l’ambiguïté et de l’entre-deux ne s’est jamais aussi bien portée. « Il fallait faire une lecture politique de ma démission qui n’a jamais été du reste déposée par écrit. Il ne fallait pas me prendre au mot. Je fais de la politique, moi ! », aurait lancé M. El Omari du haut de la tribune.
Un imbroglio politico-guignolesque qu’un communiqué officiel sanctionnant les travaux de ce conseil national rendu public aux environs de 13 heures, ce lundi 23 octobre, n’a pourtant pas réussi à dénouer complètement.
« Retour à la case départ », résume sobrement ce membre fondateur du PAM. Et pour cause. Ilyass El Omari a retrouvé ses fonctions de secrétaire général du PAM. Habib Belkouch n’assure plus l’intérim. Le communiqué final indique que le conseil national « a obligé Ilyas Omari à revenir à son poste de secrétaire général, vu l’agenda politique, organisationnel et électoral du parti ».
«Comment qualifier cela? Pathétique, comique si ce n’était tragique (…) Un si beau projet pour lequel j’ai sacrifié mon propre parti, détourné par un clan qui ne comprend même pas ce que veut dire le mot éthique, » écrit sur sa page Facebook Ali Belhaj, membre fondateur du PAM et seule figure du parti à s’exprimer publiquement sur ce qui s’est passé dimanche à un conseil national qui a remis en selle le patron.
Le PAM se donne trois mois pour réunir un nouveau conseil national ou un congrès extraordinaire. Il y sera encore question de la démission d’Ilyas El Omari mais aussi de l’élection d’un nouveau secrétaire général. Aucune surprise n’est à écarter. Rien n’empêche l’actuel secrétaire général d’être candidat à sa propre succession.