Maroc : La campagne menée sur les réseaux sociaux contre le chef du gouvernement, une « dérive » (politologue)
« Cette campagne menée contre le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, dans des réseaux sociaux avec ce slogan ‘Irhal’ (dégage) pose problème. Et il faut dire pourquoi : c’est une dérive, un dévoiement de la liberté d’expression », écrit M. Sehimi, dans un article publié par le média digital « quid.ma ». L’auteur de l’article appelle à respecter les institutions, d’autant plus que le chef du gouvernement est à la tête du parti arrivé en tête aux élections législatives du 8 septembre dernier et, à ce titre, a été nommé par SM le Roi conformément aux dispositions de la Constitution.
Son statut est institutionnel : une majorité au sein de la Chambre des représentants et le soutien du Roi, insiste-il. Tout le reste n’est qu’un « activisme » digital à évacuer. La transition démocratique peut -et doit- en faire l’économie ».
Par ailleurs, M. Sehimi indique qu’une « pareille médiatisation s’apparentant au lynchage politique du chef de l’exécutif bénéficie en creux d’une communication défaillante »
Le discours officiel mis en avant volontiers « parle d’un souci de ‘faire’, de ‘travailler’ avant de communiquer. Pas vraiment recevable ni plaidable: expliquer, mettre en perspective, veiller à l’adhésion des citoyens et autant que faire se peut à leur soutien : n’est-ce pas important ? Aziz Akhannouch, après tout, n’est responsable ni de la sécheresse ni de l’impact de la guerre russe – ukrainienne », argue-t-il. Mais en même temps, ces réseaux sociaux dépassent les bornes, avec acharnement, fait-il remarquer. « Que représentent-ils? De quel mandat démocratique ou populaire disposent-ils ? », s’interroge l’auteur de l’article avant de répondre: « Ce sont des anonymes – le courage de l’anonymat … Ils se veulent plus citoyens que tout le monde comme s’ils étaient une sorte d’’avant garde’ agrégeant et prenant en charge les attentes et les aspirations les plus authentiques des citoyens ».
Le politologue voit dans cette campagne, qui se focalise sur l’envol des prix des hydrocarbures, sur les intérêts d’un cartel pétrolier – dont Afriquia détient seulement 20% de parts de marché – réalisant des profits exorbitants, « la vigueur et la tonicité d’une conscientisation des citoyens couplée à des interpellations des partis d’opposition ».
C’est bien, « un acquis du Maroc de 2022, tranchant avec la chape de plomb de pays dans la région dont le voisin de l’Est, la junte des généraux toujours retranchée dans un bunker », conclu-t-il.