"Sans croissance, la discipline fiscale est insoutenable", a-t-il estimé dans une déclaration à la chaîne de télévision publique "Rai2", à quelques heures de la tenue, ce mercredi à Bruxelles, d’un Sommet informel de l’UE afin de discuter des moyens de relancer la croissance et l’emploi en Europe et de circonscrire la crise financière dans la zone euro.
Selon lui, "le gouvernement italien peut avoir et a une voix empreinte d’autorité et respectée lorsqu’il demande à l’Europe dans son ensemble des politiques économiques plus orientées vers la croissance".
Le chef du gouvernement italien a observé à cet égard que les pourparlers menés, le week-end dernier, aux Etats-Unis dans le cadre du G8 avaient envoyé un message que "l’Europe devra prendre en compte".
Les dirigeants du G8 sont tombés d’accord samedi sur le fait que croissance et consolidation budgétaire doivent aller de pair.
Le même jour, Monti avait insisté, en marge de ce sommet, pour que la réunion de mercredi de l’UE permette de "définir des mesures concrètes, comme un renforcement du capital de la Banque européenne d’investissement (BEI), des obligations destinées aux projets (d’infrastructures) et une évolution vers les euro-obligations".
"On ne peut pas se contenter d’attendre des réformes structurelles et la réduction des déficits pour générer de la croissance", avait-t-il insisté, rejoignant la position défendue par le nouveau président français, François Hollande, face à la chancelière allemande Angela Merkel, adepte de la rigueur.
Le responsable italien avait déjà mis l’accent, dernièrement, sur la nécessité pour l’UE d’accorder une "grande importance" aux nouvelles initiatives de croissance, soulignant la difficulté pour les économies qui "ne progressent pas" de maintenir la stabilité des finances publiques.
L’UE doit continuer à oeuvrer pour l’instauration d’une discipline en matière des finances publiques "qui ne doit pas être mise en discussion" mais il est nécessaire d’"accorder également une grande importance aux nouvelles initiatives de croissance non seulement pour créer l’emploi mais aussi parce qu’il est difficile de maintenir la stabilité financière dans les économies qui ne progressent pas", avait estimé Monti.
Depuis son avènement à la mi-novembre, le gouvernement technocrate de Monti s’était engagé à équilibrer ses comptes publics à la fin 2013 et à relancer la croissance pour rassurer les marchés et éviter l’extension de la crise de la dette.