Macron: l’Europe politique « est à un moment de vérité » (entretien au Financial times)

« Nous sommes à un moment de vérité qui consiste à savoir si l’Union européenne est un projet politique ou un projet de marché uniquement. Moi, je pense que c’est un projet politique », a affirmé jeudi Emmanuel Macron au Financial Times.

Dans cet entretien au quotidien britannique, le président français fait valoir que « s’il s’agit d’un projet politique, le facteur humain est la priorité et il y a des notions de solidarité qui entrent en jeu. . . L’économie fait suite à cela », en visant implicitement l’Allemagne et les Pays-Bas, qui se sont montrés réticents à une mutualisation des dettes des États.

Or, selon le chef de l’État français, un défaut de solidarité favoriserait l’arrivée des populistes au pouvoir.

« C’est évident, parce que (les populistes) diront : +Qu’est-ce que c’est que cette aventure (européenne) que vous me proposez ? Ces gens-là ne vous protègent pas quand vous avez une crise, ils ne vous protègent pas le lendemain, ils n’ont aucune solidarité avec vous+ », fait-il valoir.

En poursuivant ce qu’il considère être une paraphrase de la pensée populiste: « +Lorsque vous avez les migrants qui arrivent chez vous, ils vous proposent de les garder. Lorsque vous avez l’épidémie qui arrive chez vous, ils vous proposent de la gérer. Ils sont sympathiques, au fond. Ils sont pour l’Europe quand il s’agit d’exporter vers chez vous les biens qu’ils produisent, ils sont pour l’Europe quand il s’agit d’avoir votre main-d’œuvre bon marché et de produire des équipements de voitures qu’on ne fait plus dans nos pays, mais ils ne sont pas pour l’Europe quand il faut mutualiser+ ».

Le président français insiste encore sur le fait que l’abandon des libertés pour lutter contre la maladie constituerait une menace pour les démocraties occidentales.

« Ce n’est pas parce qu’il y a une crise sanitaire qu’on doit renoncer à ce qui est notre ADN profond », note-t-il, dans une référence transparente au Premier ministre hongrois Viktor Orbán, qui s’est arrogé les pleins pouvoirs dans son pays à la faveur de la crise.

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