Lutte contre le réchauffement : « extrêmement difficile » de revenir en arrière (président de la COP22)

Salaheddine Mezouar, le ministre marocain des Affaires étrangères qui préside la COP22 à Marrakech, a estimé vendredi qu’il n’y aurait pas de retour en arrière dans la lutte contre le réchauffement climatique, quelle que soit la future politique des Etats-Unis sur cette question.

"Il sera, à mon sens, extrêmement difficile" de revenir en arrière, a-t-il déclaré dans un entretien avec l’AFP, deux jours après la victoire de Donald Trump, qui a nié le rôle de l’Homme dans le changement climatique et a dit ne pas vouloir respecter l’accord de Paris.

A New York, Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies, s’est lui dit convaincu vendredi que le président-élu ne remettrait pas en cause le pacte scellé l’an dernier, à l’issue d’âpres négociations ayant duré plusieurs années.

"Je suis sûr qu’il comprendra toute l’importance, la gravité et l’urgence" de ce dossier, a-t-il affirmé dans un entretien avec l’AFP.

"La question climatique est une question qui interpelle le monde entier, c’est notre Terre qui est concernée et menacée", a souligné de son côté Salaheddine Mezouar, dont le pays accueille du 7 au 18 novembre à Marrakech des représentants de plus de 190 pays pour s’entendre sur la mise en oeuvre du pacte scellé l’an dernier.

Le ministre marocain a mis en avant "l’extraordinaire mobilisation que la COP de Marrakech enregistre de la communauté internationale", des pays comme "des acteurs non-étatiques qui sont mobilisés aujourd’hui".

Une soixantaine de chefs d’Etat étant attendus mardi prochain à Marrakech, Salaheddine Mezouar a assuré que "beaucoup d’Etats (allaient) annoncer l’augmentation de leur ambition la semaine prochaine".

Les engagements de réduction d’émissions de gaz à effet de serre annoncés par les pays avant la COP21 ne permettront pas de limiter le réchauffement à 2°C – plutôt à entre trois et quatre degrés -, d’où la nécessité d’une action plus ambitieuse.

Les pays les plus pauvres attendent aussi des engagements plus précis sur l’aide pour lutter contre le réchauffement dont le montant annuel doit atteindre 100 milliards de dollars en 2020.

Avec ces préoccupations en tête et après l’élection surprise de Donald Trump, une douzaine de ministres (France, Allemagne, Maroc, Norvège, Suède, Bangladesh, Gambie, etc.), ainsi que le commissaire européen à l’Energie et au Climat Miguel Arias Canete et le porte-parole du groupe des pays les moins avancés Tosi Mpanu-Mpanu, ont réaffirmé vendredi leur volonté de renforcer l’action de tous pour limiter les dérèglements climatiques.

"Notre détermination à faire preuve de leadership pour le climat est inébranlable, de même que notre engagement à travailler avec toute la communauté internationale, y compris les Etats-Unis, pour faire face à l’un des plus grands défis de notre époque", ont-ils écrit.

"Cela doit redoubler notre volonté (…) c’est même l’occasion d’un sursaut", a déclaré à l’AFP Ségolène Royal, la ministre française de l’Environnement et ex-présidente de la COP, pour qui "l’accord de Paris doit continuer à monter en puissance dans le déploiement des actions et dans les ratifications".

Sur les 196 pays membres de la Convention de l’ONU sur le climat, 105 – représentant plus de 70% des émissions – ont ratifié l’accord.

Source AFP

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