Logement universitaire au Maroc : trois questions à Samir Fatajou, directeur de l’Office national des œuvres universitaires
1- Quelles sont les nouveautés enregistrées en matière de logement universitaire et les mesures prises pour mettre à niveau et élargir les cités universitaires au titre de la saison 2023-2024, compte tenu, notamment, de l’augmentation du nombre de bacheliers ?
L’année universitaire en cours connaîtra la mise en œuvre effective du plan national d’accélération de la transformation du système de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, avec une nouvelle vision et de nombreuses nouveautés, en particulier en ce qui concerne le soutien à la vie étudiante et aux activités universitaires parallèles.
Dans ce sens, l’Office a élaboré une stratégie claire et bien ficelée, visant à renforcer les services sociaux et à en améliorer la qualité. Cette stratégie repose sur deux piliers: premièrement, l’augmentation de la capacité litière pour accueillir davantage d’étudiants à l’échelle nationale et, deuxièmement, l’amélioration de la qualité des services fournis aux étudiants logés dans les cités universitaires relevant de l’ONOUSC. Certains de ces logements gérés par l’Office ont bénéficié de différentes opérations d’entretien, de rénovation et de restauration, qui ont concerné à la fois les bâtiments résidentiels et certaines dépendances des cités universitaires. D’autre part, le Bureau œuvre à généraliser l’accès à Internet dans toutes les cités universitaires.
2- Quelle est la capacité d’accueil actuelle des cités universitaires à l’échelle nationale ?
Pour l’année universitaire 2023-2024, la capacité d’accueil des cités et résidences universitaires a été renforcée de plus de 5.000 lits grâce à l’ouverture de nouvelles cités, l’expansion d’autres qui existent déjà et la mise en place de cités dans le cadre du partenariat public-privé.
L’offre actuelle de logements universitaires au Maroc se compose de 23 cités universitaires avec une capacité totale d’environ 53.000 lits, 31 internats relevant d’établissements, écoles et instituts supérieurs (16.000 lits), 6 cités dans le cadre du partenariat public-privé (5.000 lits), 20 maisons d’étudiants (4.000 lits) et 17 cités privées avec une capacité d’environ 13.000 lits, soit un total d’environ 91.000 lits à l’échelle nationale.
Cette offre sera renforcée lors de la rentrée universitaire actuelle par l’ouverture de nouvelles cités universitaires à Taza et Kénitra et l’extension de la cité universitaire de Nador, ainsi que l’ouverture de nouvelles cités en partenariat avec le secteur privé. Par ailleurs, l’Office s’active à la recherche de solutions légales pour l’ouverture de la cité universitaire Agadir Tilila et de l’annexe de la cité universitaire Souissi I.
Une fois tous ces projets achevés, la capacité d’accueil totale, entre le secteur public et privé, devrait atteindre environ 100.000 lits.
Par ailleurs, l’ONOUSC a conclu 18 conventions de partenariat avec des promoteurs immobiliers pour la construction de résidences universitaires dans différentes villes. Dans le cadre de ce partenariat, six résidences universitaires ont été ouvertes à ce jour et une autre est prévue à Agadir pour la saison en cours. Ces sept résidences sont dotées d’une capacité d’accueil totale de 5.300 lits.
3- Bien que de nombreux étudiants remplissent les conditions requises pour bénéficier d’un logement universitaire, certains n’en ont pas profité. Pourquoi ?
Le problème persistant pour les cités universitaires relevant de l’ONOUSC est lié à l’augmentation constante de la demande sur le logement, confrontée à une capacité d’accueil limitée. Aussi, les étudiants ont-ils le droit de bénéficier chaque année d’un logement, tout au long de la durée de leur formation, ce qui rend difficile la satisfaction de toutes les demandes. Pour bien organiser les choses, une liste des étudiants éligibles est établie à l’aide d’un logiciel informatique, sur la base d’un ensemble de critères dont la condition sociale et l’excellence académique. Les chiffres illustrent éloquemment ce problème de pénurie avec des taux de satisfaction des demandes extrêmement bas dans de nombreuses cités universitaires, y compris celles de Marrakech avec un taux de 9%, de Kénitra avec 15% et de Béni Mellal avec 25%.