Unicef France alerte sur le droit à la scolarisation des mineurs isolés présents sur le territoire français
L’accès des 25.000 mineurs isolés à l’école en France rencontre de de « graves entraves », alerte Unicef France.
Dans son rapport, publié mercredi, la filiale française de l’agence onusienne estime que les 25.000 jeunes migrants présents sur le territoire peuvent perdre jusqu’à trois ans de cours, en raison notamment d’obstacles administratifs et juridiques.
En France, les enfants sans représentation légale ne bénéficieraient pas d’une protection et d’un accompagnement scolaire satisfaisant au regard de la Convention internationale des Droits de l’Enfant (CIDE), relève l’Unicef, qui pointe notamment un trop faible investissement des conseils départementaux, responsables de la protection des mineurs isolés, dans la prise en charge scolaire de ces jeunes.
« On constate que les départements ne scolarisent que très rarement les mineurs non-accompagnés durant la phase d’accueil provisoire et d’évaluation qui constitue souvent un véritable angle mort du parcours de protection« , souligne l’Unicef dans son rapport, précisant que « les délais importants de l’orientation nationale, de l’évaluation de leur niveau scolaire et d’affectation dans un établissement retardent souvent leur accès à l’école ».
D’après le rapport, ces enfants peuvent perdre de six mois à trois ans de scolarité, du seul fait des procédures administratives et judiciaires d’accès à la protection et des délais d’accès à l’éducation. Cela correspond à entre 500 et 3.000 heures de cours perdues, précise-t-on.
L’agence onusienne s’inquiète aussi des « conséquences notables sur la santé mentale » des jeunes migrants. « Être privé d’école, ne serait-ce que 6 mois, est un préjudice qui peut s’avérer irréparable. Nous sommes en train de pénaliser toute une génération d’enfants dont la santé mentale et l’avenir sont en jeu », alerte Adeline Hazan, présidente de l’Unicef France.
Le document fait aussi état d’autres écueils, notamment l’orientation quasi-systématique de ces mineurs en filière professionnelle et l’insuffisance des classes adaptées à leur enseignement dans certains territoires.