Libye: la Cour pénale internationale pense avoir localisé un fils de Kadhafi

La Cour pénale internationale pense que Seif al-Islam Kadhafi, un fils de l’ex-dictateur Mouammar Kadhafi, se trouve à Zintan en Libye, a indiqué mercredi au Conseil de sécurité de l’ONU la procureure Fatou Bensouda.

Son bureau, a-t-elle avancé, "a des informations crédibles sur la localisation actuelle" de trois suspects visés depuis longtemps par des mandats d’arrêt de la CPI, parmi lesquels le fils de Mouammar Kadhafi, dont le sort restait jusqu’à présent incertain.

Les deux autres suspects recherchés par la CPI sont Al-Tuhamy Mohamed Khaled, ex-chef de l’Agence de sécurité intérieure libyenne, et Mahmoud Mustafa Busayf al-Werfalli, membre des forces loyales au maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’est libyen engagé depuis avril dans une offensive militaire pour s’emparer de Tripoli.

Le mandat d’arrêt contre Al-Tuhamy Mohamed Khaled est pendant depuis plus de six ans. Mahmoud Mustafa Busayf Al-Werfalli fait l’objet pour sa part de deux mandats d’arrêt toujours non exécutés plus de deux ans après l’émission du premier ordre, a rappelé Fatou Bensouda.

Soupçonné habiter au Caire lors de l’émission de son mandat d’arrêt en avril 2017, Al-Tuhamy Mohamed Khaled y "réside toujours", tandis que Mahmoud Mustafa Busayf Al-Werfalli "jouit toujours de sa liberté dans la région de Benghazi" dans l’est de la Libye, selon la magistrate.

Ce dernier aurait même été une nouvelle fois promu en juillet, passant du rang de major à celui de lieutenant-colonel. "Cette promotion envoie un message clair selon lequel Khalifa Haftar n’a aucune intention" de le faire poursuivre en justice, a déploré Mme Bensouda.

La procureure a appelé, "en application de la résolution 1970 du Conseil de sécurité, tous les Etats, dont la Libye et l’Egypte, à faciliter l’arrestation immédiate et au transfert à la Cour des fugitifs libyens".

"Les trois suspects sont accusés de crimes internationaux graves, incluant des crimes de guerre, de la torture, des traitements cruels, des crimes contre l’humanité et d’autres crimes inhumains", a-t-elle souligné.

La CPI "travaille sur l’émission de nouveaux mandats d’arrêt", a aussi dit la magistrate, sans autre précision.

Plusieurs membres du Conseil de sécurité ont jugé honteuse et incroyable l’impunité bénéficiant aux trois fugitifs. Rappelant qu’ils avaient été localisés, l’ambassadeur de la Belgique à l’ONU, Marc Pecsteen de Buytswerve, a plaidé pour que le Conseil les inscrive sur des listes de sanctions de l’ONU.

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