Les forces de sécurité ont "pris d’assaut le lieu de leur détention et ont pu les libérer sans combats. Aucune victime n’est à déplorer", a déclaré à l’AFP Thamer Mounir chef de la section média à la direction de la sécurité de Zawiya, ville à cinquante kilomètres à l’ouest de la capitale Tripoli.
M. Mounir n’a pas été en mesure de préciser si des arrestations ont eu lieu.
Le consul de Tunisie n’a lui donné aucun détail sur les conditions de la libération des 14 otages.
Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères tunisien a exprimé sa satisfaction après la libération des otages "par les autorités libyennes".
Plutôt dans la journée, les ravisseurs avaient réclamé la libération d’un Libyen condamné à une lourde peine de prison en Tunisie pour trafic de drogue, selon une vidéo publiée sur les réseaux sociaux et une source proche du dossier.
Les 14 otages tunisiens avaient été enlevés alors qu’ils se rendaient en bus à la raffinerie de pétrole dans laquelle ils travaillent.
Un proche du dossier, Mustapha Abdelkebir, président de l’Observatoire des droits de l’Homme, une ONG tunisienne, s’est félicité que la libération des otages dimanche ait été obtenue "sans céder au chantage", c’est-à-dire sans la libération du Libyen réclamé.
Si ce type d’incident est récurrent, il s’agit de la plus importante prise d’otages depuis l’enlèvement, le 12 juin 2015, de dix agents consulaires tunisiens par une milice armée qui voulait arracher la libération d’un de ses chefs détenu en Tunisie dans le cadre d’une enquête pour "terrorisme".
Les Tunisiens avaient été libérés au bout de quelques jours et le chef en question avait été expulsé vers Tripoli.
Peuplée de 200.000 habitants, la ville de Zawiya est contrôlée par des groupes armés locaux, dont certains sont actifs dans des trafics comme l’immigration clandestine et la contrebande de carburant.
Depuis la chute du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011, de nombreuses milices et deux autorités se disputent le pouvoir en Libye.
Les enlèvements sont monnaie courante: des migrants, des travailleurs étrangers mais aussi des Libyens sont régulièrement enlevés et détenus par des groupes armés exigeant des rançons.
Le nombre de Tunisiens travaillant dans ce pays voisin a beaucoup chuté ces dernières années.