Vols privés et poudre blanche: l’affaire « Air Cocaïne » jugée en France

Des centaines de kilos de cocaïne, d’ex-pilotes de chasse aux commandes d’un jet privé, de multiples rebondissements en République dominicaine et en France, et neuf accusés: l’affaire « Air Cocaïne » arrive lundi devant les juges français, six ans après une saisie spectaculaire sur un tarmac à Punta Cana.

Le procès s’ouvre lundi et doit durer jusqu’au 5 avril à Aix-en-Provence (sud-est de la France). Pour cette affaire de trafic de drogue international "en bande organisée", pas de jurés mais une cour d’assises spéciale, composée de cinq magistrats professionnels.

Ils jugeront neuf hommes, dont certains encourent trente ans de réclusion criminelle. Six ans après les premiers signalements, puis la saisie de 680 kilos de cocaïne et de multiples rebondissements, ils vont pouvoir s’expliquer sur cette affaire.

Dans la nuit du 19 au 20 mars 2013, sur le tarmac de l’aéroport de la station balnéaire de Punta Cana, la police dominicaine découvre 26 valises de drogue, calées dans les soutes et le "coin salon" d’un Falcon 50. Le jet privé s’apprêtait à décoller pour la France, via les Açores.

Quatre Français sont immédiatement arrêtés: les pilotes Bruno Odos et Pascal Fauret, et les passagers Nicolas Pisapia et Alain Castany. Malgré leurs dénégations, ils seront condamnés par la justice dominicaine, en 2015, à vingt ans de prison.

Depuis, leurs destins se sont séparés.

Les pilotes sont parvenus à s’enfuir vers la France, grâce à une opération d’exfiltration aussi mystérieuse que rocambolesque.

L’apporteur d’affaires Alain Castany a pu obtenir son rapatriement par la voie légale, transféré en France pour raisons de santé.

Quant à Nicolas Pisapia, chargé de voyager avec les valises de drogue selon l’accusation, il est le dernier à se trouver encore en République dominicaine, sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter l’île.

Castany et Pisapia, dont les dossiers ont été disjoints des cas des neuf autres accusés, seront jugés ultérieurement.

Outre le vol intercepté à Punta Cana, l’enquête-fleuve se penche sur deux allers-retours transatlantiques douteux, dans les quatre mois précédents.

Le "comportement suspect" des passagers du Falcon 50 avait intrigué les gendarmes français après l’atterrissage du premier de ces vols à l’aéroport de Saint-Tropez-La Mole (sud-est). Une dizaine de valises avaient alors été discrètement déchargées et embarquées dans deux voitures, sous les yeux d’un douanier, François-Xavier Manchet. Celui-ci se retrouve sur le banc des accusés.

En haut de la pyramide, les enquêteurs pensent être parvenus à retrouver le commanditaire, Ali Bouchareb, 47 ans. Bien qu’il nie toute participation, les enquêteurs estiment "parfaitement plausible" qu’il soit à la tête de ce réseau criminel d’importation de cocaïne produite par les cartels mexicains.

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