L’Espagne instaure un revenu minimum face à la hausse de la pauvreté

Le gouvernement espagnol a approuvé vendredi la création d’un revenu minimum vital.

Le gouvernement espagnol a approuvé vendredi la création d’un revenu minimum vital pour lutter contre une pauvreté encore aggravée par la crise du coronavirus qui a fait exploser la demande d’aide alimentaire.

« Un nouveau droit social est né aujourd’hui en Espagne », s’est félicité Pablo Iglesias, vice-président du gouvernement et dirigeant du parti de gauche radicale Podemos, à l’issue du conseil des ministres.

Ce revenu minimum vital a été fixé à 462 euros par mois pour un adulte vivant seul. Les familles toucheront 139 euros mensuels pour chaque personne supplémentaire, adulte ou enfant, avec un plafond fixé à 1.015 euros par foyer.

Selon le gouvernement, 850.000 foyers bénéficieront de cette nouvelle prestation, soit 2,3 millions de personnes dont 30 % de mineurs, et toucheront en moyenne 10.070 euros par an.

Ce revenu sera compatible avec d’autres. Si une personne a un salaire faible, l’Etat lui versera un complément lui permettant d’atteindre le niveau du revenu minimum vital.

En juin, premier mois d’entrée en vigueur du dispositif, 100.000 familles devraient bénéficier de la mesure.

Le revenu minimum vital était une promesse du gouvernement de coalition formé par les socialistes de Pedro Sanchez et Podemos qui a été « obligé d’en accélérer l’entrée en vigueur » devant la crise du coronavirus, a souligné M. Iglesias.

Le brutal coup d’arrêt à l’économie provoqué par le confinement a mis des centaines de milliers de personnes au chômage et, pour la première fois de leur vie, de nombreuses familles doivent faire la queue pour obtenir de la nourriture auprès des paroisses et des associations locales, en particulier à Madrid.

Le revenu minimum vital, qui coûtera trois milliards d’euros par an, vise à lutter contre l’extrême pauvreté qui touche 600.000 foyers soit 1,6 million de personnes dans le pays, selon le gouvernement.

En février, le rapporteur spécial des Nations unies sur l’extrême pauvreté, Philip Alston, avait estimé après une mission dans le pays que l’Espagne faillissait « complètement à ses responsabilités envers les personnes vivant dans la pauvreté, dont la situation se classe maintenant parmi les pires de l’Union européenne ».

Le ministre de la Sécurité sociale, José Luis Escriva, a expliqué qu’en Espagne, le taux de pauvreté extrême diminue « beaucoup moins » qu’ailleurs en Europe après les transferts d’argent public, en se maintenant à 9 % de la population contre une moyenne européenne de 5,4 %.

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