Les Mauritaniens se prononcent par référendum sur la suppression du Sénat

Les Mauritaniens ont commencé samedi à se prononcer par référendum sur une révision de la Constitution prévoyant notamment la suppression du Sénat et qui a été dénoncée par les principaux partis de l’opposition, qui appellent au boycott.

Après une campagne houleuse émaillée de tensions, voire de violences lors de manifestations de l’opposition, les bureaux de vote ont comme prévu ouvert à 07H00 GMT.

Dans le quartier cossu de Tevregh Zeina, dans l’ouest de la capitale Nouakchott, les électeurs étaient encore très rares au début des opérations, a constaté un journaliste de l’AFP. De petites files se formaient en revanche dans le quartier populaire de Ksar, où de nombreux électeurs éprouvaient des difficultés pour trouver leur bureau de vote et semblaient mal informés, selon la même source.

Les bureaux de vote doivent fermer à 19H00 GMT dans ce vaste pays en grande partie désertique limitrophe du Sénégal, du Mali, de l’Algérie et du Sahara occidental. Les résultats sont attendus en début de semaine prochaine.

Pendant la campagne, l’opposition dite radicale a crié au "coup de force" du président Mohamed Ould Abdel Aziz, 60 ans, qu’elle soupçonne de vouloir créer un précédent qui pourrait faciliter à terme une suppression de la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels.

Un des enjeux sera le taux de participation parmi les quelque 1,4 million d’inscrits, puisque l’opposition radicale s’est engagée dans un "boycott actif" du scrutin, en espérant reprendre à son compte une éventuelle forte abstention.

Elaborée en septembre-octobre lors d’un dialogue entre le pouvoir et l’opposition dite modérée, cette révision porte sur le remplacement du Sénat par des Conseils régionaux élus et sur la suppression du médiateur de la République et du Haut conseil islamique.

Elle prévoit également une modification du drapeau national, auquel seraient ajoutées deux bandes rouges pour "valoriser le sacrifice des martyrs" de la résistance à la colonisation française qui s’est achevée en 1960.

En mars, la révision de la loi fondamentale a été adoptée par l’Assemblée nationale, mais rejetée par le Sénat. Le président a passé outre en convoquant dans la foulée un référendum.

Le dernier jour de la campagne, jeudi, a été à nouveau marqué par des interventions musclées de la police, qui a dispersé à coups de gaz lacrymogène et de matraque des opposants dans trois quartiers de la capitale Nouakchott.

A Genève, le Bureau des droits de l’homme de l’ONU s’est dit jeudi "préoccupé" par le climat de la campagne et "l’apparente suppression de certaines voix dissidentes".

Atlasinfo (avec AFP)

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