Les étudiants manifestent à Alger pour le 24e mardi consécutif

Environ 500 étudiants ont manifesté mardi pour la 24e semaine d’affilée à Alger, proclamant leur rejet du dialogue prôné par le pouvoir pour mettre fin à la crise politique née de la contestation inédite que connaît l’Algérie depuis février.

Les étudiants se sont rassemblés sur la Place des martyrs, dans le centre d’Alger, avant de défiler jusqu’à la Grande poste, épicentre de la contestation depuis le 22 février, qui a abouti à la démission de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika le 2 avril.

Les manifestants, qui ont déployé une grande banderole sur laquelle est écrit "pas de dialogue avec le +gang+", ont défilé au milieu d’un fort déploiement policier, a constaté un journaliste de l’AFP. Aucun incident n’a été enregistré.

Les manifestants ont scandé "honte à vous, on nous demande de dialoguer avec un +gang+", en référence à l’instance de dialogue désignée par le pouvoir pour mener des consultations sur les modalités d’une présidentielle rejetée par la contestation.

Une présidentielle convoquée le 4 juillet pour élire le successeur de M. Bouteflika, n’a pu être organisée, faute de candidats, et la période d’intérim constitutionnelle a expiré début juillet.

"Nos demandes ne peuvent pas être soumises à débat car elles sont claires, à commencer par le départ (du président par intérim Abdelkader) Bensalah. De plus, aucun d’entre nous n’a choisi ces personnes qui parlent en notre nom", a déclaré à l’AFP, Chakib, étudiant à l’université d’Alger.

"Le peuple qui descend dans la rue chaque mardi et chaque vendredi n’est pas bête pour accepter d’être représenté par ces personnes", a estimé de son côté, Abderrahmane, étudiant en langues étrangères.

Les étudiants ont également repris l’appel à la "désobéissance civile", scandé pour la première fois vendredi dernier lors de la manifestation hebdomadaire à Alger, après le refus par l’armée de "mesures d’apaisement", comme la libération des personnes arrêtées en lien avec la contestation.

Fortement contestée dès sa mise sur pied fin juillet, l’instance de dialogue a encore accru jeudi dernier la défiance à son égard en renonçant aux "mesures d’apaisement" qu’elle avait elle-même exigées avant "tout dialogue".

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