Législatives : le PS souhaite faire entrer la diversité au Parlement
Le Parti Socialiste français s’est donné pour objectif l’élection d’au moins dix députés issus de la diversité, contre un seul lors des élections en 2007.
Qui seront les heureux élus ?
Selon Christophe Borgel, les deux ministres-candidats en lice n’ont pas de soucis à se faire. La ministre déléguée à la réussite éducative,GeorgePau-Langevin, devrait être réélue dans la 15ecirconscription de Paris.Kader Arif, le ministre délégué aux Anciens combattants, pourrait l’emporter dans la 10e de la Haute-Garonne, malgré deux candidatures socialistes dissidentes. En cas de victoire, leurs suppléants siègeront à l’Assemblée.
D’autres candidats partent d’emblée favoris dans des circonscriptions héritées de députés sortants socialistes : Hélène Geoffroy dans la 7e du Rhône, Kheïra Bouziane dans la 3e de la Côte d’Or, ou encore Malek Boutih à la place de Julien Dray dans la 10e de l’Essonne. Ce dernier sera confronté à l’ancien directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, François Delapierre.
Parmi les circonscriptions non acquises aux socialistes, Sabrina Ghallal devrait faire passer à gauche la 1ère de la Marne. RazzyHammadi, ancien président du MJS, et Yacine Djaziri seraient eux bien placés pour emporter les bastions communistes de Montreuil-Bagnolet et de Nanterre-Suresnes en Ile-de-France.
Enfin, dans des nouvelles circonscriptions, Christophe Borgel mise sur l’élection de Pouria Amirshahi dans la 9e des Français de l’étranger et de Seybah Dagoma, ajointe au maire de Paris, dans la 5e circonscription de la capitale. SeybahDagoma y affrontera Martine Billard, la coprésidente du Parti de Gauche et Benjamin Lancar, le président des Jeunes Populaires.
Une stratégie volontariste
« Aujourd’hui, ceux qui ne font ni la parité, ni la diversité, c’est l’UMP ! Je n’ai pas une fédération où l’on a cherché à réserver une circonscription à la diversité et où l’on n’a pas eu gain de cause » se félicite Christophe Borgel. Ce résultat ne s’est toutefois pas obtenu sans bras-de-fer ni grogne de militants et élus locaux dans certaines circonscriptions. Dans l’Aisne, comme en Haute-Garonne, des socialistes continuent de braver Solferino et présentent des candidatures dissidentes.
PourPatrick Simon, chercheur à l’Institut national d’Etudes Démographiques (INED) et spécialiste des minorités et des discriminations,le choix volontariste du PS en faveur de la diversité reste néanmoins ambigu : « C’est une stratégie pragmatique qui a des vertus, mais il y a contradiction dans les discours : le Parti Socialiste fait du traitement préférentiel pour les minorités dans les postes électifs, mais ils continue à se prononcer contre la discrimination positive ! Si un verrou théorique a sauté avec les places réservées, il fautune mise en cohérence avec la politique contre les discriminations ». Il relève par ailleurs que de nombreux candidats étiquetés « diversité » réfutent eux-mêmes cette notion. « L’élection de Malek Boutih ou de RazzyHammadi à l’Assemblée n’est pas un gage de prise de position en faveur d’une reconnaissance d’une France multiculturaliste » analyse-t-il.