Le président du Sénat de Congo va quitter l’hôpital après son agression à Paris

Le président du Sénat de la République démocratique du Congo va quitter l’hôpital après son agression à Paris et "pardonne à ses agresseurs", ont déclaré lundi son entourage et son parti.

Léon Kengo wa Dondo a été attaqué dans la rue samedi à Paris à son arrivée de Bruxelles dans le cadre d’une visite privée non signalée aux autorités françaises, qui n’avaient pas pris de mesures particulières de sécurité.

Le gouvernement de RDC a accusé des partisans du principal opposant congolais, Etienne Tshisekedi, d’avoir commis l’agression.

M. Tshisekedi, arrivé second à la présidentielle de novembre, conteste la réélection de Joseph Kabila et s’est autoproclamé "président élu" de RDC après le scrutin qu’il juge entaché de fraudes.

M. Kengo "pardonne à ses agresseurs qui ont agi dans l’aveuglement de la passion et leur assure de sa fraternité. Il invite les +siens+ à en faire autant", indique une déclaration lue lundi à Kinshasa par le sénateur Michel Bongongo, cadre de l’Union des Forces du changement (UFC) du chef du Sénat.

Interrogé sur l’état de santé de Léon Kengo, 76 ans, il a indiqué: "Il se remet, il parle. C’est une grâce de Dieu".

"Il est déjà au travail de là où il est, à l’hôpital. (…) Si on le garde à l’hôpital, c’est pour permettre qu’on lui fasse tous les examens médicaux", a-t-il ajouté.

"Il va sortir, il va revenir et il va travailler", a encore dit Michel Bongongo.

Un de ses proches qui se trouve à Paris a confirmé ces informations.

"Il va bien. Il devrait sortir d’ici 48 heures", a assuré son chargé de mission, Franck Mwe-Dimalila. "Il est parfaitement lucide. Mais c’est normal qu’il soit encore en observation", a-t-il ajouté.

Léon Kengo était candidat à la présidentielle du 28 novembre où il arrivé quatrième.

Selon Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais, ses agresseurs reprochaient à Léon Kengo de n’avoir pas retiré sa candidature, "ce qui n’a pas permis à leur chef (M. Tshisekedi) d’être élu".

Lundi, le bureau du Sénat s’est réuni en séance extraordinaire sur l’agression. Il a dit condamner "cet acte barbare" et en appelle au "devoir d’amitié et de solidarité" des parlementaires français "pour qu’ils pèsent de tout leur poids (…) afin que les auteurs de cet acte odieux ne restent pas impunis".

Il demande à la diaspora congolaise "de France, de Belgique et du Royaume-Uni de s’imprégner des valeurs républicaines pour exprimer par les voies légales et patriotiques leur revendications tant politiques que sociales".

Léon Kengo avait réclamé l’annulation de la présidentielle, jugeant le processus entaché d’irrégularités. Mais il avait assisté à l’investiture pour un nouveau quinquennat de Joseph Kabila le 20 décembre.

L’ambassadeur de France à Kinshasa a été convoqué dimanche par le gouvernement congolais pour des explications sur l’incident. Le Quai d’Orsay a déploré l’agression, soulignant que Léon Kengo "était en France dans le cadre d’un déplacement privé dont les autorités françaises n’avaient pas été informées".

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