Le pape reçoit le président turc Erdogan

Le pape reçoit lundi Recep Tayyip Erdogan, première visite au Vatican d’un président turc depuis 59 ans, programmée en pleins bombardements meurtriers en Syrie contre des Kurdes par le régime d’Ankara.

Une vaste zone du centre de Rome a été déclarée interdite aux manifestants pendant 24h, de l’arrivée dimanche soir du président Erdogan jusqu’à son départ lundi soir. Quelque 3.500 policiers ont été déployés.

Un sit-in de protestation avec 200 personnes à l’initiative d’une association italienne de Kurdes était néanmoins prévu lundi en fin de matinée non loin du Vatican, dans les jardins de Castel Sant’Angelo. "A Afrine, un nouveau crime contre l’Humanité est en cours", dénonce l’association.

Le pape argentin, qui n’a de cesse de marteler son horreur des guerres et des armes de destruction, ne manquera pas d’aborder l’offensive menée depuis le 20 janvier en Syrie contre la région d’Afrine, lors de la rencontre prévue à 09H30 (08H30 GMT) avec Erdogan.

La voiture présidentielle d’Erdogan est arrivée sur une place Saint-Pierre, entourée de policiers, inaccessible et désertée, avec plusieurs minutes de retard sur l’horaire prévu.

Ces attaques visent officiellement à chasser de sa frontière la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), une organisation classée "terroriste" par Ankara mais alliée de Washington dans la lutte contre l’EI.

Les forces kurdes ont dénoncé des supplices infligés à une jeune combattante kurde tuée, au corps atrocement mutilé.

M. Erdogan préférera sans aucun doute remercier le pape pour avoir contesté la décision du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël. "Nous sommes tous les deux pour la défense du statu quo et nous avons la volonté de le protéger", a commenté le dirigeant turc dans un entretien publié dimanche dans le journal La Stampa. Il y défend, comme François, "la solution de deux Etats".

Le pape argentin, défenseur du dialogue interreligieux, avait effectué un voyage peu chaleureux en Turquie en novembre 2014. M. Erdogan, un pieux musulman, en avait profité pour s’arc-bouter sur la dénonciation de l’"islamophobie" et invoquer une responsabilité de l’Occident dans la montée du fondamentalisme islamique.

Il avait alors dévoilé à François, chantre de la simplicité qui vit dans un deux pièces de 50 m2, son fastueux palais présidentiel d’un millier de pièces et 200.000 m2, soit un peu moins de la moitié de la superficie du Vatican. (afp)

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