Le Népal interdit l’ascension de l’Everest en solitaire

Le Népal a interdit l’ascension en solitaire de ses sommets, y compris l’Everest, afin de tenter de réduire le nombre d’accidents, a annoncé samedi un responsable.

Le gouvernement a également adopté l’interdiction des ascensions pour les personnes ayant eu une double amputation ou pour les aveugles.

Ces décisions, adoptées jeudi soir par le gouvernement, font partie de mesures prises avant la saison 2018.

"Les expéditions en solitaire, qui étaient autorisées auparavant, sont désormais interdites", a déclaré à l’AFP un haut responsable du ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Aviation civile. Cela vise selon lui à rendre la montagne plus sûre.

Fin avril, l’alpiniste suisse renommé Ueli Steck était mort lors d’une escalade en solo sur le mont Nuptse, face à l’Everest. Il avait glissé et chuté de plus de 1.000 mètres durant une phase d’acclimatation avant de tenter de gravir l’Everest. Dix autres alpinistes sont morts cette année sur l’Everest.

Cette nouvelle réglementation devrait susciter la colère des amateurs d’ascensions en solitaire qui incriminent pour les risques d’accidents plutôt l’augmentation des expéditions commerciales créant selon eux des embouteillages sur le Toit du monde.

Parallèlement, l’interdiction faite à certains handicapés a été jugée discriminatoire par Hari Budha Magar, un ancien soldat Gurkha qui a perdu ses deux jambes lors d’une mission en Afghanistan et rêve de gravir l’Everest.

Avant la décision du gouvernement, il avait averti sur Facebook qu’il s’agirait d’une "discrimination envers les personnes handicapées qui viole les droits de l’homme".

De nombreuses personnes soucieuses de surmonter un handicap tentent l’ascension de l’Everest.

Un Néo-Zélandais, Mark Inglis, qui avait perdu ses deux jambes après un accident de montagne, est devenu en 2006 le premier double amputé à atteindre le sommet de l’Everest (8.848 m). Un aveugle, l’Américain Erik Weihenmayer, avait accompli le même exploit en 2001.

Les pics et sentiers de ce pays himalayen, qui abrite huit des 14 sommets dépassant 8.000 mètres dans le monde, attirent chaque année des touristes du monde entier.

Le Népal a émis cette saison un nombre record de 373 permis pour gravir l’Everest. Dans le même temps, 136 ont été accordés du côté tibétain pour grimper la face Nord de l’Everest.

Les expéditions au sommet se faisant généralement avec l’aide d’au moins un des guides népalais, les Sherpas, cela portait à près de 750 le nombre d’alpinistes attendus sur l’Everest.

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