Le Maroc veut attirer plus d’investissements pour les secteurs automobile et aéronautique

Le Maroc intensifie les efforts pour développer son industrie et attirer plus d’investissements aussi bien dans les secteurs déjà établis que dans les segments émergents comme l’automobile et l’aéronautique, selon une analyse de l’Oxford Business Group.

Le gouvernement marocain a signé en septembre un mémorandum d’entente portant sur la création d’une zone industrielle dédiée à l’aéronautique avec le géant américain Boeing, souligne l’OBG, rappelant qu’en vertu de cet accord, les activités de Boeing dans la zone s’approvisionneront en pièces détachées et auront recours aux services de fournisseurs aéronautiques locaux, avec à la clé la création de 8700 emplois qualifiés et 1 milliard de dollars de chiffre d’affaires supplémentaire à l’exportation.

Le segment marocain de l’aéronautique a connu un développement fulgurant ces dernières années : quasi-inexistant en l’an 2000, il compte désormais près de 120 entreprises, précise l’étude du cabinet de conseil anglais.

En 2015, le segment a enregistré 685,2 millions d’euros d’exportations. La croissance s’est accélérée en 2016, et ce chiffre atteignait déjà 535,8 millions d’euros pour les huit premiers mois de l’année, une évolution qui laisse présager une croissance annuelle supérieure à celle de l’année précédente.

A l’instar de l’aéronautique, le secteur automobile a également connu un essor remarquable au Maroc ces dernières années, affichant des exportations record pour la troisième année consécutive en 2016, avec 316 712 véhicules expédiés à l’étranger, soit une hausse de 22,4 % en glissement annuel, affirme l’OBG. Cette croissance provient en partie d’une hausse de production de 18 % dans les usines du constructeur automobile français Renault à Tanger et Casablanca, destinée à satisfaire la demande croissante en provenance d’Egypte, de Tunisie et de Turquie.

Ce chiffre devrait encore évoluer à la hausse à moyen terme, avec la construction d’une nouvelle unité d’assemblage du constructeur français Peugeot dans la zone franche Atlantic Free Zone (AFZ) de Kénitra, qui devrait démarrer ses activités début 2019. Estimée à un coût de 557 millions d’euros, l’usine, dont le projet a été annoncé en juin 2015, aura une capacité de production annuelle initiale de 90 000 véhicules, qui devrait à terme atteindre 200 000 véhicules à mesure que les ventes progresseront.

Selon l’OBG, la nouvelle usine de Peugeot devrait avoir des retombées positives sur l’industrie marocaine des pièces détachées. L’Atlantic Free Zone de Kenitra, ouverte en 2012, abrite huit usines de construction qui emploient plus de 6500 personnes dans des entreprises telles que le producteur local de pare-brise Saint-Gobain.

En prévision de la prochaine ouverture de l’usine Peugeot, l’entreprise prévoit d’augmenter la capacité de production annuelle de son usine Sekurit, qui passera de 400 000 à 1 million d’unités cette année. Actuellement, 95 % de la production est destinée à l’usine Renault de Tanger, le reste étant exporté vers l’Espagne pour les besoins du constructeur allemand Opel.

Ces développements s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie globale incarnée par le Plan d’Accélération Industrielle dont l’objectif est de renforcer le secteur manufacturier afin de créer des emplois dans le pays et de faire passer la contribution de l’industrie au PIB marocain de son taux actuel de 14 % à 23 % d’ici 2020, souligne l’OBG.

Et d’ajouter que le gouvernement marocain, conforté par un marché interne prometteur, appelle les industriels locaux à rechercher des partenariats avec d’autres pays africains afin de faire du Maroc une porte d’entrée pour les investissements internationaux visant les 1,2 milliard de consommateurs du continent.

Dans l’optique de concrétiser ces ambitions et d’accroître la visibilité du pays, le Roi Mohammed VI a entamé l’an dernier une série de visites de haut niveau qui l’ont mené dans une douzaine de pays africains. Ces missions diplomatiques et commerciales, ainsi que la réintégration du Maroc à l’Union Africaine (UA) devraient favoriser le développement du commerce intra-régional, précise la publication.

Dans le rapport "Doing Business 2017" de la Banque Mondiale, le Maroc a conservé la 68ème place au classement général sur les 137 pays évalués par rapport à la facilité à y faire des affaires, affichant toutefois une nette amélioration dans la catégorie portant sur le niveau de protection des investisseurs minoritaires, gagnant 31 places pour se placer au 87ème rang. Il a également progressé dans les catégories "transfert de propriété", "obtention de prêt" et "commerce transfrontalier".

A l’avenir, le pays devra faire porter ses efforts sur ses ressources humaines afin notamment d’obtenir des certifications d’une industrie aéronautique ultra spécialisée qui exige des employés qualifiés avec des références, estime l’OBG.

Dans le but d’assurer l’arrivée régulière d’une main d’œuvre qualifiée sur le marché du travail, le Maroc a construit deux centres de formation à Casablanca – l’Institut des Métiers de l’Aéronautique et l’Institut Spécialisé des Métiers de l’Aéronautique et de la Logistique Aéroportuaire – qui reçoivent des subventions annuelles allant jusqu’à 3700 euros pour chaque personne recrutée, relève la publication britannique.

Atlasinfo (avec map)

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