Nicolas Sarkozy a reçu à déjeuner à l’Elysée les principaux représentants de l’Islam de France dix jours après l’adoption définitive par le Parlement de cette loi qui a suscité de nombreuses controverses en France et à l’étranger.
"Pour nous, en tant que citoyens responsables, le temps du débat est passé, la loi est votée", a dit Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM), qui a appelé "bien sûr les musulmans de France à respecter la loi".
"Nous ferons tout le travail de pédagogie nécessaire pour permettre à ces femmes qui portent le voile intégral de se conformer à la loi tout en veillant à ce que, en termes d’application, cette loi ne stigmatise pas les citoyens de confession musulmane", a-t-il encore dit.
Lors des débats de l’automne dernier sur l’opportunité d’interdire ou non le porte du voile intégral, le CFCM avait dit son opposition à une loi tout en assurant qu’il travaillerait pour faire reculer cette pratique en France.
Reçu fin décembre à l’Elysée, Mohammed Moussaoui avait aussi déploré les "dérapages" du débat alors en cours sur l’identité nationale, y voyant une source "d’incompréhension et d’inquiétude chez les musulmans de France".
Jeudi, il s’est félicité de la signature en juin avec le ministère de l’Intérieur d’une convention cadre sur le suivi des actes anti-musulmans.
Evoquant les menaces d’attentats contre la France, il a indiqué que le CFCM avait "réaffirmé sa condamnation ferme et sans appel de tous les actes qui peuvent viser nos compatriotes et notre pays, de surcroît lorsqu’ils sont commis par des personnes qui se réclament de la religion musulmane."
Mohammed Moussaoui a souhaité que les auteurs de ces menaces ou de ces attentats ne soient plus présentés comme islamistes, car "les musulmans de France se sentent souvent très froissés" par l’utilisation du terme.
"Il faut supprimer du langage courant le terme islamiste pour désigner des terroristes. Nous préférons ‘terroristes’ et ‘criminels’, nous n’acceptons pas que le terme islam, la religion islam, soient associés à des actes de terrorisme".