La stabilité de l’Algérie dépendra de la capacité du pouvoir politico-militaire de répondre aux aspirations légitimes du peuple algérien, selon des députés français

« La stabilité de l’Algérie dépendra de la capacité du pouvoir politico-militaire de répondre aux aspirations légitimes de la population algérienne« , constatent des députés français dans un rapport de la commission de la Défense de l’Assemblée nationale, daté du 17 février 2022.

« Dans le cas contraire, notent les rapporteurs, l’hypothèse d’une déstabilisation importante du pays est à craindre et ne peut être écartée à moyen terme. Comme l’a résumé un officier de la DGRIS, +le système FLN contrôle les principaux leviers du pouvoir et ne peut disparaître brutalement sans faire basculer le pays dans le chaos+. »

Rappelant la mobilisation populaire d’une ampleur inédite, dite du Hirak, contre le « système » mis en place depuis l’indépendance du pays, le rapport précise que cette mobilisation a touché l’ensemble du territoire algérien,

Le rapport souligne également que le président Abdelmadjid Tebboune, a provoqué en juin 2021 de nouvelles élections législatives, qui ont été marquées par « une abstention massive et historique, signe d’une défiance politique majeure ».

« Cette instabilité politique s’est couplée à une situation économique dégradée, en raison de la pandémie mais également de la baisse des cours du pétrole depuis 2014. Cette dernière a notamment entraîné l’épuisement en février 2017 du fonds de régulation des recettes chargé de la gestion des excédents budgétaires liés aux exportations d’hydrocarbure », notent les rapporteurs de la commission de défense.

« Une telle situation est de nature à réduire les marges de manœuvre du régime pour soutenir financièrement la population en cas de nouvelles crises sociales« , constate Elie Tenenbaum, chercheurs à l’Institut français des relations internationales (IFRI), cité par le rapport.

 

Maroc-Algérie

Le rapport aborde par ailleurs la question du Sahara qui « reste au cœur des tensions entre l’Algérie et le Maroc et a directement contribué à la dégradation des relations entre les deux pays ces deux dernières années ».

À cet égard, la reconnaissance par les États-Unis, le 10 décembre 2020, de « la souveraineté du Maroc sur l’intégralité du territoire du Sahara occidental », dans le contexte des accords d’Abraham, a contribué à durcir les positions d’Alger qui a rompu unilatéralement ses relations avec le Royaume.

Selon le rapport des députés, « cette rupture des relations diplomatiques a été suivie non seulement par la fermeture de l’espace aérien algérien aux avions civils et militaires marocains, mais également par la non-reconduction par la société publique algérienne Sonatrach du contrat d’approvisionnement en gaz conclu avec le Maroc dans le cadre du Gazoduc Maghreb-Europe ».

En dépit de cette crise diplomatique, les rapporteurs partagent cependant l’avis de plusieurs personnes auditionnées, selon lequel le risque d’une transformation des hostilités au Sahara  en un conflit conventionnel entre acteurs étatiques apparaît limité à ce stade.

« Le risque d’une transformation des hostilités au Sahara occidental en un conflit conventionnel entre acteurs étatiques apparaît limité à ce stade. En novembre 2021, le bombardement – attribué par l’Algérie au Maroc – de camions transitant à l’Est du Sahara occidental et ayant causé la mort de trois Algériens n’a ainsi, fort heureusement, pas été suivi d’une escalade militaire entre les deux pays », estiment les auteurs du rapport consacré aux enjeux de défense en Méditerranée.

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