La polémique autour de Vallaud-Belkacem s’invite à l’Assemblée

La ministre de l’Education a été très critiquée, d’abord sur les réseaux sociaux, pour ne pas avoir réagi plus vivement, sur le plateau de l’émission de Canal+ « Le supplément », aux propos du fondateur de Baraka City, Idriss Sihamedi, qui ne « serre pas la main aux femmes » et s’est montré louvoyant sur la question de savoir s’il condamnait l’EI.

La polémique s’est invitée mardi après-midi à l’Assemblée nationale, où le député de la Loire Yves Nicolin (Les Républicains) a reproché à la ministre "de ne pas être à la hauteur" et son attitude "passive".

"Ma règle est simple: on ne débat pas contre les ennemis de la République, on les combat, et mon combat est total. Il exclut tout dialogue artificiel et toute mise en scène", lui a répondu Mme Vallaud-Belkacem, en évoquant "une polémique dérisoire". "C’est vrai, (le dirigeant de l’ONG) a tenu sur le plateau des propos qui ont abasourdi tout le monde. Je les ai condamnés, bien évidemment, et j’ai refusé de servir la soupe à ce monsieur en lui offrant une tribune supplémentaire", a ajouté la ministre.

"L’association Baraka City représente un véritable danger et la question n’est pas de savoir si la réaction de Najat Vallaud-Belkacem avait été la bonne", a de son côté relevé le Premier ministre Manuel Valls lors d’une réunion avec le bureau national du Parti radical de gauche, a rapporté un participant.

Le chef de file des députés Les Républicains, Christian Jacob, a pour sa part reproché à la ministre de l’Education nationale de "se laisser humilier". "C’est la France qui est humiliée par son attitude", a-t-il dit mardi à l’AFP en marge de ses voeux à la presse.

Mme Vallaud-Belkacem s’était déjà expliquée mardi dans Le Parisien, en dénonçant "un petit jeu nauséabond consistant à inviter des gens infréquentables pour faire du buzz". "Mon premier mouvement, quand on m’a demandé si je souhaitais poursuivre la discussion, a été de répondre non sèchement", avait-elle rappelé. "Aurais-je dû m’engager dans un débat avec cet individu, aller au clash dans les 30 secondes" qui "m’étaient offertes à la fin de son interview (….)? Non, car cela aurait été reconnaître une valeur à sa parole", estime-t-elle.

Dimanche, Idriss Sihamedi avait notamment dit sur le plateau "c’est pas qu’on condamne pas l’Etat islamique, c’est qu’on essaie d’avoir une certaine pédagogie pour essayer de discuter avec les jeunes et pour leur faire comprendre qu’il y a une alternative qui est bien, qui est pacifique, qu’on peut trouver au Togo ou en France".

Devant l’insistance de l’intervieweur, il avait ajouté: "D’une manière plus générale et très humaine, l’organisation humanitaire Baraka City condamne toutes les exactions qui soient commises par des groupes armés, par des gouvernements, par des juntes (?). S’ils tuent des gens, s’ils brûlent des gens dans des cages, etc, je vais pas vous dire oui. S’ils tirent sur des femmes enceintes, je ne vais pas vous dire non je ne condamne pas."

A la question de savoir si elle voulait réagir, la ministre avait d’abord rétorqué "Non" avant d’ajouter que "c’est une association qui porte une façon de voir les choses qui n’est pas la mienne, à laquelle je ne souscris pas et qui me met aussi mal à l’aise sur votre plateau, honnêtement, et donc je ne rajouterai rien".

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