Cette prise de position commune et le message publique qu’elle est destinée à véhiculer est une réponse directe à toutes ses forces tapies dans l’ombre, financées par des forces hostiles et qui se sont données pour agenda la stratégie du harcèlement et de la guérilla judiciaire. Le but manifeste étant de tenter de ralentir une dynamique d’intégration, de paralyser un projet de développement et de court-circuiter la solution de l’autonomie proposée par le Maroc et largement acceptée et adoubée par les plus influent de forums internationaux.
Des le début de ce nouveau chapitre de tension, le positionnement premier spontané du Maroc a été de noter que cet avis ne remet aucunement en cause sa capacité à signer des traités commerciaux internationaux dans lesquels son Sahara est un élément clé et actif. Et par la même occasion, cet avis qui a été célébré par les forces hostiles au Maroc comme une victoire contre le Maroc ne donne aucune qualité ni rôle aux séparatistes du Polisario pour prétendre au moindre rôle de représentant, encore moins d’interlocuteur.
Devant cette situation créatrice de tensions et de malentendus, le Maroc se trouve dans l’obligation de réadapter sa stratégie. Le fameux accord de pêche en question, à la base une proposition de l’Union Européenne et servant largement les intérêts des bateaux européens, prendra fin en juillet prochain. Une phase de renégociation sera ouverte, une occasion pour la diplomatie marocaine d’inscrire dans le marbre institutionnel européen la logique de souveraineté totale qu’elle veut imprimer à tous ces accords internationaux. Et donc fermer définitivement la porte aux mauvais esprits qui tentent d’exploiter les failles et les ouvertures.
Ce travail de renégociation doit être théoriquement porté par deux éléments déterminants. Le premier est la position officielle de l’Union européenne sur le dossier du Sahara qui n’a jamais exprimé aucune sympathie pour les séparatistes du Polisario. Le second est que la position des états membres de l’Union, notamment les plus influents , France, Allemagne…ont à plusieurs reprises exprimé sinon une adhésion, du moins un encouragement favorable à la solution de l’autonomie proposée par le Maroc destinée à clore à jamais ce conflit territorial artificiel vieux de plus quarante ans.
Même si « l’Union Européenne (UE) et le Maroc ont exprimé, mardi 27 février 2018, leur détermination à poursuivre leur partenariat stratégique, à le préserver et à le renforcer. Les deux parties restent également déterminées à préserver leur coopération dans le domaine halieutique » en des termes très forts qui ne laissent place à aucun doute, il n’en demeure pas moins qu’une grande clarification s’impose. Il est politiquement dangereux de donner l’impression d’alimenter un double langage. D’un côté le discours officiel qui insiste sur le côté stratégique de cette relation, de l’autre certaines tentatives ouvertement conçues pour la déstabiliser sont tolérées, voire encouragées par certaines forces destructrices.
Stratégique car il est de notoriété publique que les pays de l’Union européenne et le Maroc entretiennent des relations d’une pertinence politique sans commune mesure. Qu’il s’agisse de la lutte contre le terrorisme, du crime organisé transcendant les deux rives de la Méditerranée, des réseaux de trafics de stupéfiants ou de l’immigration clandestine, Le Maroc et les pays européens concernés par ses fléaux investissent toutes leurs énergies pour se prémunir de leurs impacts déstabilisateurs.
Il est fort à parier que tous ces éléments pèseront lourdement dans le travail de renégociation auquel Rabat et Bruxelles vont s’attacher pour donner à leurs relations une solidité et une cohérence à toute épreuve.