L’infiltration de Tindouf par les groupes terroristes rend urgent le règlement de la question du Sahara (Gilles Pargneaux))

La menace terroriste qui pèse sur l’ensemble de la région du Sahel et l’infiltration des camps de Tindouf dans le sud-ouest algérien par les groupes jihadistes rendent urgent le règlement de la question du Sahara, a affirmé, mercredi, l’eurodéputé socialiste Gilles Pargneaux.

Intervenant lors d’une rencontre-débat sur le conflit régional autour du Sahara au sein du siège bruxellois du Parlement européen, M. Pargneaux a souligné que le statu quo est "intenable" car le danger est trop grand de voir se développer aux portes de l’Europe (aux camps de Tindouf) un nouveau foyer jihadiste qui risque de déstabiliser toute la région.

"Les groupes terroristes pullulent au Sahel et influencent de plus en plus les camps de Tindouf", a mis en garde le président du Groupe d’amitié UE-Maroc au Parlement européen, notant que tous les services de renseignement s’accordent sur le fait que l’ancien leader d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) Mokhtar Belmokhtar s’est servi de Tindouf comme refuge après avoir fui le Mali lors de l’intervention militaire française en janvier 2013.

Pour le parlementaire européen, il est donc urgent et impératif d’agir pour empêcher l’éclosion et le développement de foyers de tension aux portes de l’Europe, soulignant que le contexte actuel marqué par l’instabilité grandissante "nous oblige à parvenir à une solution à la question du Sahara et au-delà à la réconciliation entre l’Algérie et le Maroc".

Evoquant les obstacles qui entravent jusqu’à présent le règlement du conflit du Sahara, M. Pargneaux a cité clairement le voisin algérien qui s’attache à des thèses dépassées et "qui a du mal à évoluer au plus haut niveau politique".

L’eurodéputé a également dénoncé les violations graves des droits de l’Homme commises par le polisario à l’encontre des populations des camps de Tindouf ainsi que les détournements depuis plusieurs années de l’aide humanitaire internationale destinée à ces dernières au profit de hauts responsables algériens et des dirigeants du polisario. Il a rappelé à ce propos avoir interpelé, il y a deux semaines, la haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, sur ces détournements, faisant remarquer à cet égard que les "preuves sont irréfutables" et attestent d’abus et d’irrégularités à grandes échelles quant à la distribution de l’aide humanitaire internationale destinée aux camps de Tindouf en Algérie.

Le conflit du Sahara dit "occidental", rappelle-t-on, est un conflit imposé au Maroc par l’Algérie qui finance et héberge sur son territoire à Tindouf le front du polisario. ce dernier soutenu par le pouvoir algérien revendique la création d’un Etat factice au Maghreb. Cette situation bloque tous les efforts de la communauté internationale pour une intégration économique et sécuritaire régionale.

En vue de régler définitivement ce conflit régional qui dure depuis 40 ans, le Maroc a proposé un plan d’autonomie au Sahara, sous souveraineté marocaine, une initiative concrète, ouverte à la négociation qui a été saluée par les puissances internationales en tant que solution sérieuse, crédible et réaliste mais qui a été encore une fois rejetée par l’Algérie et le polisario.

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