L’Ethiopie reporte la ratification de l’Accord sur le partage des eaux du Nil jusqu’à l’élection d’un nouveau président égyptien

L’Ethiopie a décidé de reporter la ratification de l’Accord sur le partage des eaux du Nil (CFA) jusqu’à l’élection d’un nouveau président égyptien et l’installation du nouveau parlement.

Cette décision a été prise par le Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, lors de sa rencontre, lundi à Addis-Abeba, avec une délégation de la diplomatie populaire égyptienne en visite de quatre jours en Ethiopie.

M. Zenawi a également donné son accord pour la constitution d’un comité d’experts éthiopiens, égyptiens, soudanais et étrangers pour examiner les conséquences de la construction du Grand barrage du Millénaire que l’Ethiopie compte réaliser sur le Nil Bleu (rivière d’Abay).

" Nous sommes convaincus que la construction de ce barrage sera bénéfique pour l’Ethiopie et les pays riverains du Nil, notamment l’Egypte et le Soudan ", a-t-il affirmé, ajoutant que " nous avons pris, de notre plein gré, la décision de reporter la ratification de l’Accord du partage du Nil jusqu’à ce que l’Egypte dispose d’un gouvernement et la constitution d’un Comité pour examiner le projet de construction de ce projet ".

" Cette décision a été prise pour rassurer le peuple égyptien et par respect à ce peuple et à sa révolution ", a-t-il dit, soulignant que cette position est de nature à renforcer les " relations d’amitié et de fraternité entre les peuples éthiopien et égyptien ".

Début avril, l’Ethiopie a annoncé la construction prochaine d’un grand barrage hydroélectrique d’une puissance électrique de 5.250 MW. Cet ouvrage, dont le coût est estimé à 4,8 milliards de dollars (80 milliards de Birr), sera financé entièrement par le gouvernement éthiopien.

" Je suis sûr que ce barrage ne portera pas atteinte aux quotas de l’Egypte et du Soudan, mais si le Comité d’experts en déduit le contraire, je suis prêt à modifier la consistance de ce projet ".

L’Ethiopie, l’Ouganda, le Rwanda, la Tanzanie, le Kenya et le Burundi ont signé un accord sur le partage des eaux du Nil (CFA), vivement contesté par l’Egypte et le Soudan qui y voient une atteinte à leurs " droits historiques " sur ce fleuve.

Ce nouvel accord est destiné à revenir sur deux traités précédents datant de l’époque coloniale (1929 et 1959) et accordant à l’Egypte (55,5 milliards de m3) et au Soudan (18,5 mds), soit 87 % au total du débit du Nil.

L’Egypte et le Soudan demandent la préservation de leurs revendications historiques, alors que les autres pays souhaitent l’amendement de l’accord de 1929 signé entre l’Egypte et la Grande-Bretagne signataire au nom de ses colonies africaines arrosées par le Nil, qui accordait au Caire un droit de veto sur les projets construits en amont.

Composée d’une quarantaine de personnalités du monde de la politique et du cinéma, la délégation a eu auparavant des entretiens avec le président éthiopien, Girma Wolde-Giorgis, les président de la Chambre des représentants du peuple et de la Chambre fédéral, ainsi qu’avec d’autres responsables gouvernementaux.

La délégation comprend notamment les candidats à la présidence d’Egypte, MM. Said Badaoui, président du parti " Al Wafd ", Hamdine Sabahi, Hicham Bastaouissi et la journaliste Boutaina Kamel.

Elle comprend également M. George Ishak et Mme Karima Hafnaoui, du parti " Kifaya ", Mme Sakina Fouad, vice-présidente du parti " Al Jabha " et le poète Said Hijab ainsi que des artistes.

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