L’entreprenariat féminin, une activité en plein développement au Maroc

L’entreprenariat féminin a connu un important développement au Maroc grâce, notamment, à l’adoption d’une série de mesures visant à promouvoir le rô le de la femme marocaine dans tous les domaines, a affirmé vendredi, la présidente de l’Association des Femmes chefs d’entreprises du Maroc (AFEM), Soraya Badraoui Idrissi.

"Au cours des dernières dix années, le Royaume a fait le choix de consolider la position de la femme tant sur la scène économique que politique et sociale. Cette volonté a contribué à l’augmentation de la part des femmes chefs d’entreprise, qui représentent aujourd’hui 11 pc des entrepreneurs", a affirmé la patronne des patronnes marocaines lors d’un entretien accordé à la MAP.

Pour Mme Badraoui Idrissi, qui a visité la ville de New York dans le cadre d’une délégation composée des ministres de l’Economie et des finances, Salaheddine Mezouar, et du Tourisme et de l’Artisanat, Yassir Zenagui et de représentants de grandes entreprises publiques et privées, ces résultats, bien qu’ "encourageants", ne sont qu’un début.

"Malgré l’importante dynamique entrepreneuriale féminine enclenchée au Maroc, davantage d’efforts sont nécessaires pour renforcer la contribution des femmes au sein des secteurs porteurs comme l’industrie, l’automobile, les TIC, le textile ou encore l’offshoring", a-elle-affirmé.

"Je peux dire que l’entreprenariat féminin n’est plus dans une phase embryonnaire, mais il doit se renforcer davantage pour offrir une plus grande visibilité de la femme marocaine au sein de ces cinq secteurs", a-t-elle poursuivi.

A ses yeux, les entrepreneurs femmes "sont encore confinées dans le secteur des services et du commerce", qui sont des créneaux très compétitifs.

"Aujourd’hui, une grande majorité des entreprises dirigées par les femmes (70 pc) sont de toutes petites entreprises et ce genre d’entreprises a moins de chances d’accéder au financement, abstraction faite qu’elles soient dirigées par les hommes ou les femmes", a-t-elle dit, en détaillant les obstacles au développement des entreprises féminines.

Outre les difficultés de financement attribuées à la nature de l’entreprise dirigée par les femmes, Mme Badraoui Idrissi a relevé que l’accès au financement, l’accès aux marchés et, enfin, l’appui aux compétences font encore défaut aux femmes entrepreneurs, qui doivent aussi porter le poids des traditions dans certaines régions du Maroc.

La femme entrepreneur a plus de difficultés à s’imposer au sein du tissu économique: elle reste confinée par la tradition et on ne lui fait pas souvent confiance, a-t-elle déploré.

Interrogée sur les moyens à même d’accélérer la dynamique entrepreneuriale féminine au Maroc, Mme Badraoui Idrissi a suggéré de faire bénéficier les femmes entrepreneurs de mesures de soutien prioritaires comme des instruments de financement appropriés ainsi que des programmes visant à créer un tissu de réseautage et des structures de soutien à l’entreprise.

Ces points font justement partie des objectifs de l’AFEM, a-t-elle expliqué, en soulignant les différentes initiatives lancées par l’association à la faveur de "l’incubation" d’entreprises féminines, du renforcement des outils des femmes entrepreneurs et de la promotion des compétences féminines au sein de l’entreprise.

"Mon plus grand souhait aujourd’hui c’est de voir de plus en plus d’entreprises féminines cotées à la place financière de Casablanca", a-t-elle dit, au lendemain de sa visite à la Nasdaq, la plus grande bourse électronique dans le monde.

Depuis sa création en 2000, l’AFEM n’a cessé de développer des services qui ont permis à ses 500 membres de mieux renforcer leurs entreprises.

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