L’ambassadeur de France en Algérie, le gaz de schiste et le Maroc
Diplomate ou porte-parole zélé des autorités algériennes ? L’ambassadeur de France en Algérie, Bernard Emié, a en tout cas perdu de sa superbe en critiquant publiquement une déclaration du chef de la diplomatie marocaine, Salaheddine Mezouar, sur l’Algérie.
A Tlemcen, Bernard Emié s’est laissé aller à la vindicte publique à l’encontre d’un ministre marocain qui avait déclaré dans un entretien au journal Le Monde que "l’Algérie a cherché à utiliser" la crise entre Rabat et Paris « pour nuire au Maroc et à la relation franco-marocaine".
L’ambassadeur de France n’a « écouté » que le son de cloches d’un marché juteux en perspectives pour quitter vite fait ses habits de diplomate et qualifier les propos de M. Mezouar d’« irresponsables », comme le rapporte jeudi le journal algérien Echourouk.
Bernard Emié est allé plus loin en indiquant que « la France en tant que membre du Conseil de sécurité respecte aussi bien les résolutions onusiennes relatives à la question sahraouie que le rapport dressé par l’Envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU au Sahara occidental, Christopher Ross ».
Et l’ambassadeur de Franche d’enchaîner sur ce qui a motivé sa sortie de route: l’entière disposition de la France à exploiter les gisements de schiste après le lancement par la Sonatrach d’un appel d’offres international. Et pour Bernard Emié, qui mieux que Total, entreprise française, pour le faire.
D’après l’ambassadeur de France, selon Echourouk, le renforcement du partenariat français avec l’Algérie dans ce domaine est l’une des priorités de Paris pour hisser les relations économiques entre les deux pays.
La diplomatie économique mène à tout. Même à faire perdre toute réserve à un ambassadeur chevronné !.