"Nous avons trouvé l’enregistreur ce matin vers 9H00" heure locale (02H00 GMT), a indiqué Haryo Satmiko, un responsable du comité de sécurité des Transports à l’AFP.
L’enregistrement des communications de l’équipage pourrait aider les enquêteurs, qui cherchent à comprendre pourquoi l’appareil qui venait d’entrer en service s’est abîmé en mer 13 minutes après avoir décollé de Jakarta le 29 octobre.
Le Boeing 737 Max 8 à destination de Pangkal Pinang transportait 189 passagers et membres d’équipage dont aucun n’a survécu.
"L’enregistreur est cassé en deux", a précisé Haryo Satmiko disant avoir espoir qu’il puisse tout de même être utilisé.
La première boîte noire, qui contient les enregistrements de données techniques, avait été retrouvée peu après le crash et avait pointé des problèmes d’indicateur de vitesse.
L’enregistreur a été découvert à dix mètres de la première "boîte noire", a précisé Isswarto, responsable de l’équipe de recherche employée par Lion Air.
Au cours du dernier vol de l’appareil, les pilotes ont demandé aux contrôleurs aériens quelles étaient leur vitesse et leur altitude, en expliquant avoir des "problèmes de commandes de vol", selon le rapport préliminaire des enquêteurs indonésiens publié en novembre.
L’appareil avait subi des problèmes similaires, apparemment liés à des mesures erronées fournies par des capteurs, lors de son vol précédent mais les pilotes étaient passés en pilotage manuel pour reprendre le contrôle de l’avion.
Les enquêteurs n’ont pas expliqué pourquoi les pilotes du dernier vol JT610 n’ont pas pu faire de même.
Des défaillances des sondes d’incidence (AOA, Angle of Attack sensor) ont aussi été évoquées par les enquêteurs.
Boeing a mis en place un nouveau système anti-décrochage sur les derniers modèles de ses moyen-courriers 737-MAX.
Mais un dysfonctionnement sur les AOA peut conduire l’ordinateur de bord, pensant être en décrochage, à mettre l’appareil en piqué alors qu’il faudrait au contraire le redresser.
Les boîtes noires, qui sont conçues pour pouvoir résister à de fortes chaleurs ou de grandes profondeurs, permettent d’élucider 90% des causes des crash, selon les experts de l’aviation.
Après la fin des recherches par les agences gouvernementales, à la requête des familles, la compagnie aérienne indonésienne Lion Air avait alloué quelque 2,6 millions de dollars pour avoir recours à un navire néerlandais, le MPV Everest, et poursuivre les recherches.
Près de 30 familles ont porté plainte en justice contre Boeing après l’accident.