Ghosn veut être jugé séparément de Nissan pour un procès « équitable »
L’avocat japonais de Carlos Ghosn a déposé une requête au tribunal de Tokyo. Selon lui, Nissan « a pris depuis le début le parti des procureurs ».
L’avocat a dénoncé le rôle de Nissan, qui a lancé sa propre investigation interne à l’été 2018 après le signalement de lanceurs d’alerte. Le groupe a ensuite transmis les éléments au parquet dans le cadre d’une loi récente sur la négociation des peines, ce qui a débouché sur l’arrestation du magnat de l’automobile le 19 novembre à Tokyo. « Nissan est, sur le papier, un accusé, mais, en réalité, il a pris depuis le début le parti des procureurs », a insisté Me Hironaka. « C’est extrêmement rare. » Qu’il s’agisse de la sélection des pièces retenues ou des témoins, « il est donc très important d’avoir non seulement des procédures dissociées mais aussi des juges distincts », a insisté le défenseur de Carlos Ghosn.
Carlos Ghosn nie toute malversation
La requête concerne aussi Greg Kelly, bras droit de Carlos Ghosn interpellé en même temps que lui, que l’avocat souhaiterait pouvoir citer comme témoin. Le dirigeant franco-libano-brésilien de 65 ans est soupçonné d’avoir omis de déclarer une grande partie de ses revenus, entre 2010 et 2018, dans des documents de Nissan remis aux autorités boursières. Greg Kelly et le constructeur sont aussi inculpés sur ce même point.
Carlos Ghosn, en outre mis en examen pour abus de confiance, a été libéré le 6 mars en échange du paiement d’une caution d’un milliard de yens (environ 8 millions d’euros). Actuellement assigné à résidence dans la capitale japonaise, il nie toute malversation. « Il va bien et réfléchit soigneusement à la déclaration qu’il veut faire, cela surviendra dans un futur proche, a promis l’avocat. Parce que sa portée sera significative, il prend le temps de bien préparer » une conférence de presse très attendue.