Fuite de l’ex-patron de la DGSI algérienne : le pays sous haute tension

La fuite d’Abdelkader Haddad, alias « Nacer el-Djen », ancien patron de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), a plongé l’Algérie dans une crise politique et sécuritaire, faisant résonner les traces de la décennie noire des années 1990.

Depuis le 18 septembre, Alger et sa banlieue sont quadrillées par un dispositif sécuritaire exceptionnel, checkpoints militaires et policiers barrant les grandes artères, hélicoptères survolant la capitale, fouilles à outrance paralysant l’activité économique, les habitants dénonçant une mise sous cloche étouffante.

Cette fuite, intervenue après son limogeage en mai 2025 et sa mise en résidence surveillée, a provoqué une réunion d’urgence du Conseil supérieur de sécurité, mettant en lumière des fissures au sein du régime et des soupçons de complicités internes au sein de l’appareil sécuritaire, avec des arrestations de hauts gradés mentionnées par plusieurs sources.

Perçu comme la « boîte noire » du système, Nacer el-Djen détiendrait des secrets explosifs, des assassinats d’opposants dans les années noires aux dossiers brûlants récents, tels que la mort suspecte d’Ahmed Gaïd Salah en 2019 ou des tentatives d’enlèvement de dissidents en Europe.

Rappelé en 2021 après un exil en Espagne puis promu au rang de général en juin 2024, sa chute et sa disparition soudaines nourrissent les spéculations sur l’instabilité, sur fond de guerre des clans au sommet de l’armée. Après son limogeage, il avait été détenu au sein des prisons militaires de Blida et de Béchar, puis assigné à résidence.

Dans une tentative de diversion, la machine de propagande algérienne a répandu une fausse information sur une prétendue fuite de Mohammed Berrid, inspecteur général des FAR marocaines, vers les Émirats arabes unis. Deux jours plus tard, lorsqu’il était supposément en cavale au golfe, Mohammed Berrid a présidé une cérémonie à Agadir en hommage aux retraités militaires, photos à l’appui, soulignant l’absurdité de ces manigances. Des relais de la propagande algérienne tels que Soulaimane Raissouni et Adnane Filali ont largement participé à cette campagne de désinformation, c’est à se demander s’ils en bénéficient. Cette crise révèle donc les dissensions et la fragilité d’un « système » en perdition, laissant les Algériens dans l’expectative.

 

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