France: yachts, lingots et jets privés: la réforme de l’ISF agite la majorité
La réforme de l’impôt sur la fortune (ISF) inquiète certains députés de la majorité en France, qui demandent à revoir la taxation sur les produits de luxe, à l’image des yachts ou des jets privés, une démarche accueillie avec réserve par le gouvernement.
"Les yachts, les jets privés, les chevaux de course, les voitures de luxe ou encore les lingots d’or ne sont plus pris en compte" dans le nouveau dispositif.
"Ce n’est pas possible! Des symboles de ce genre doivent être beaucoup plus taxés", a ajouté ce député, membre de la majorité présidentielle, dans le journal Le Parisien.
Un message qui illustre le malaise suscité dans une partie de la majorité par la réforme de l’ISF, mesure phare – mais aussi la plus controversée – promue par le président Emmanuel Macron.
L’ISF, qui touche aujourd’hui 351.000 foyers français, va disparaître au 1er janvier, pour céder la place à un "impôt sur la fortune immobilière" (IFI), dont seront exemptés les valeurs mobilières et les placements (actions, assurance-vie…).
Ce recentrage, destiné à stimuler l’activité en encourageant les contribuables les plus aisés à investir dans "l’économie réelle", devrait entraîner un manque à gagner de près de 3,2 milliards d’euros pour l’État.
Une ardoise jugée colossale par la gauche, mais aussi par des ONG et syndicats, qui ont émis des doutes sur les retombées économiques.
De quoi pousser certains députés, au sein de la majorité, à s’activer pour faire en sorte que la réforme ne prenne pas des allures de "cadeau fiscal" pour les contribuables les plus fortunés.
Du côté du gouvernement, ces démarches suscitent des réserves. "L’IFI a une base qui est claire, l’immobilier, et je ne recommande pas de complexifier l’IFI en y rajoutant les yachts, les voitures de luxe, les bijoux, et pourquoi pas les caves à vin", a souligné mercredi Bruno Le Maire devant la commission des Finances.
"Notre objectif c’est de faire en sorte que le capital reste en France", a abondé le Premier ministre Edouard Philippe jeudi soir.
En cause: le manque de lisibilité qui résulterait d’éventuels amendements à la réforme de l’ISF. "Le risque, c’est de créer une usine à gaz", explique une source gouvernementale.
(source AFP)