La commission des Affaires sociales du Sénat avait décidé le 3 octobre de repousser au 1er janvier 2015 la fin de la commercialisation de tous les conditionnements ou ustensiles à usage alimentaire contenant du bisphénol A. Mardi après-midi, le vote d’un amendement du sénateur UMP Gilbert Barbier a repoussé de six mois la date d’interdiction de cette substance cancérigène dans les contenants alimentaires.
Depuis juin 2010, la France avait déjà interdit la commercialisation de biberons en plastique contenant du bisphénol A en juin 2010.
Le bisphénol A, composant chimique très répandu, se trouve dans les revêtements plastiques internes de canettes et boîtes de conserve, ainsi que dans certaines bouteilles en plastique et dans des composites dentaires.
Aline Archimbaud a longuement exposé la liste des composants et emballages alternatifs possibles, et a rappelé "que le BPA est un perturbateur endocrinien, (..) cancérigène" et "neurotoxique", .
De nombreuses études ont en effet montré ses dangers et en 2011 un rapport de l’Agence de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) avait jugé nécessaire de le remplacer "sans tarder".
"Face à de telles incertitudes, il serait irresponsable de ne pas appliquer strictement le principe de précaution", a déclaré la ministre de la Santé Marisol Touraine en défendant le texte. "Nous ne pouvons pas laisser faire", a-t-elle dit.
La proposition de loi Bapt prévoit également d’étiqueter les conditionnements alimentaires comportant du BPA pour les déconseiller aux femmes enceintes, allaitantes et enfants de moins de trois ans.
Les sénateurs ont réclamé au gouvernement des avertissements lisibles, jugeant que par exemple les pictogrammes mettant en garde contre l’alcool étaient peu efficaces.
Le texte va maintenant repartir pour une deuxième lecture à l’Assemblée nationale