La "piste terroriste est actuellement écartée" et "rien ne renvoie sur l’appartenance à un réseau quelconque", a toutefois ajouté Alex Perrin au cours d’une conférence de presse, évoquant le "comportement d’un individu solitaire".
Lors de sa prise en charge par les secours, l’agresseur a tenu "des propos confus", faisant part de "sa volonté de se faire tuer par des militaires" au motif que ceux-ci "tuaient les gens" ou bien d’être tué par eux, "une façon pour lui de se présenter comme un martyr", a encore dit le magistrat.
Cet homme de 29 ans, un Français d’origine tunisienne, n’était connu ni de la police, ni de la justice, ni des services de renseignements. Même s’il y a des interrogations sur sa santé mentale, il n’a pas non plus "de passé psychiatrique" connu, a précisé le procureur.
Vendredi en début d’après-midi, il a foncé à deux reprises sur quatre militaires en faction devant la grande mosquée de Valence. Ceux-ci avaient riposté avant de le neutraliser. Sérieusement blessé au bras et à la jambe, l’agresseur a été hospitalisé à Valence. Placé en garde à vue, il était interrogé par les enquêteurs samedi après-midi.
D’après M. Perrin, il s’agit "d’un musulman pratiquant, mais pas radical". Habitant dans la banlieue de Lyon (centre-est), sans emploi, il était à Valence "depuis plusieurs jours", car il "était venu voir sa belle-famille".
"Ni arme, ni document en relation avec une éventuelle appartenance à un radicalisme religieux ou à des mouvances terroristes" n’ont été retrouvés dans son véhicule ou à son domicile. Son matériel informatique est toujours en cours d’exploitation.
"Ses motivations sont pour l’instant inexplicables", a relevé M. Perrin, en soulignant toutefois que, lors de l’assaut, "il aurait notamment proféré + Allah est grand+, ce qui montre un lien avec une certaine religiosité".
Lors de l’agression, un des militaires a été touché par le véhicule au genou et à un tibia. Un fidèle âgé a aussi été légèrement blessé à une jambe par une balle perdue et a dû être opéré.
Suite aux attentats de janvier à Paris (17 morts), la France a déployé des militaires en renfort de la police pour assurer la sécurité de sites sensibles. Après les attaques jihadistes de novembre (130 morts), les effectifs de cette opération "Sentinelle" ont été portés à 10.000 hommes et femmes.