France: hommage national aux « vies sacrifiées » des trois gendarmes tués par un forcené

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, accompagné de son homologue aux Armées Florence Parly, a salué lundi « le noble sacrifice » des trois gendarmes tués la semaine dernière par un forcené, lors d’une cérémonie d’hommage national à Ambert (Puy-de-Dôme).

« Trois vies sacrifiées pour en sauver une autre… Malgré notre peine, il n’y a pas plus noble sacrifice que celui-là », a déclaré M. Darmanin face aux cercueils des disparus recouverts d’un drapeau tricolore.

« Trop souvent, les forces de l’ordre sont critiquées. On rejette sur elles la violence contenue dans notre société, en proie au doute et à l’angoisse. Mais tous ici savent eux que l’immense majorité des Français soutiennent, encouragent, aiment leurs actions », a relevé M. Darmanin.

Les gendarmes de la compagnie d’Ambert étaient intervenus dans la nuit du 22 au 23 décembre dans le village de Saint-Just pour porter secours à une femme victime de violences conjugales qui avait trouvé refuge sur le toit de sa maison.

Son compagnon, Frédérik L., lourdement armé, avait mis le feu au bâtiment et abattu les trois militaires avant de s’enfuir. Son corps avait été retrouvé à proximité de son domicile, une arme à la main.

Dans un communiqué transmis par son avocat, la compagne du forcené avait adressé « ses profondes pensées aux familles des gendarmes », estimant les mots « insuffisants pour exprimer sa reconnaissance ».

Au cours de la cérémonie, les deux ministres ont remis la légion d’honneur à titre posthume au lieutenant-colonel Cyrille Morel, 45 ans, au major Rémi Dupuis, 37 ans et au gendarme Arno Mavel, 21 ans, sous les yeux de leurs familles et de leurs camarades rassemblés sous un barnum.

Ils ont également reçu la médaille de la gendarmerie nationale avec palmes de bronze et de la sécurité intérieure échelon or.

Arno Mavel et Rémi Dupuis ont aussi été décorés de la médaille militaire de l’ordre du mérite – Cyrille Morel l’ayant reçue de son vivant.

 

– « Héros du quotidien » –

 

« Vous étiez tout simplement des héros du quotidien » et « votre souvenir s’impose et s’imposera à tous avec un infini respect et la reconnaissance éternelle de la patrie », a salué M. Darmanin.

Légèrement blessé dans l’opération, l’adjudant-chef Bertrand Boyon, qui commande le peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) d’Ambert, avait été fait un peu plus tôt chevalier de la légion d’honneur par le directeur général de la gendarmerie nationale.

La sonnerie aux morts et la Marseillaise jouées par la Garde républicaine ont retenti sur la petite place du Pontel, totalement bouclée par les forces de l’ordre, où s’est déroulé la cérémonie dans un froid glacial.

Seuls la famille et les camarades des disparus, les représentants de la gendarmerie et les élus y avaient accès.

Plusieurs centaines de personnes ont suivi l’hommage sur une autre place à proximité où avait été installé un écran géant.

« C’est important pour moi de venir saluer le dévouement quotidien des gendarmes, qui s’est terminé ce jour-là par un sacrifice effroyable. Ca nous a beaucoup touchés dans la région. On en parle dans les villages », a témoigné auprès de l’AFP Michèle Rosier, 60 ans, qui habite sur les hauteurs d’Ambert et a bravé la neige pour venir assister à l’hommage.

Tous les commerces d’Ambert avaient tiré leur rideau à la demande du maire de cette sous-préfecture de 7.000 habitants, Guy Gorbinet. « En raison de l’hommage à nos trois gendarmes, nous serons fermés cet après-midi », pouvait-on lire sur la vitrine d’un bureau de tabac.

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