Forte affluence pour la présidentielle en Iran, cruciale pour Rohani
Les Iraniens votaient en nombre et dans la bonne humeur vendredi à l’élection présidentielle, cruciale pour le sortant modéré Hassan Rohani qui brigue un second mandat pour poursuivre sa politique d’ouverture au monde.
Deux petits candidats peu connus – un réformateur ayant appelé à voter Rohani et un conservateur – sont aussi en lice. Sauf surprise, le vainqueur devrait être élu dès le premier tour, dont les résultats définitifs sont attendus dimanche.
A Téhéran comme en province, l’affluence était très forte à la mi-journée, selon des journalistes de l’AFP et les images de la télévision nationale Irib. Le ministère de l’Intérieur table sur une participation de 72%.
Les électeurs, certains venus en famille, attendent patiemment leur tour en discutant, certains ayant amené des chaises pliantes pour patienter.
"J’ai toujours voté", annonce fièrement Mahnaz Rafii, une professeure de théologie de 50 ans, qui vote Raissi.
Les femmes et les hommes votent séparément dans les bureaux installés dans les mosquées mais ensemble pour ceux dans les écoles.
"La participation enthousiaste des Iraniens à l’élection renforce la puissance et la sécurité nationales", s’est félicité le président Rohani après avoir voté à Téhéran, baignée de soleil.
Son adversaire Ebrahim Raissi, qui a voté dans une mosquée d’un quartier populaire du sud de la capitale, a de son côté prévu "une participation maximale".
Tous deux ont appelé au "respect" du choix des Iraniens, quel qu’en soit le résultat.
"Père" des réformateurs soutenant M. Rohani, Mohammad Khatami, ex-président de 1997 à 2005 en partie privé de sa liberté d’expression et de mouvement, a également voté à Téhéran sous les vivats de ses sympathisants.
L’un des premiers à avoir déposé son bulletin dans l’urne installée dans sa résidence de Téhéran a été Ali Khamenei, qui a appelé ses compatriotes à aller aux urnes "massivement, le plus tôt possible".
Le scrutin se tient deux jours après la décision américaine de renouveler l’allègement des sanctions contre l’Iran, conformément à l’accord nucléaire de 2015 entre Téhéran et six grandes puissances, dont les Etats-Unis.
Le président Rohani, élu en 2013, a consacré la majeure partie de son premier mandat de quatre ans à la négociation de cet accord ayant permis d’entamer l’ouverture économique et politique de son pays. Mais la méfiance demeure entre Téhéran et Washington, qui ont rompu leurs relations diplomatiques peu après la révolution islamique en 1979. Elle s’est même accentuée depuis l’arrivée au pouvoir du président américain Donald Trump, qui a multiplié les déclarations anti-iraniennes et accru les sanctions non liées au nucléaire depuis janvier.
Avec AFP