Empoisonnement: réunion gouvernementale d’urgence à Londres

Le gouvernement britannique a convoqué mercredi une réunion d’urgence après l’empoisonnement présumé d’un ex-agent double russe et de sa fille avec une substance que les enquêteurs cherchent toujours à identifier.

La ministre de l’Intérieur Amber Rudd va présider cette réunion interministérielle de crise Cobra à partir de 10H45 GMT. La réunion vise à faire le point sur l’enquête menée par la police antiterroriste britannique bien que Scotland Yard a précisé ne pas qualifier "l’incident" de "terroriste à ce stade".

Mardi, le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, a estimé que cette affaire faisait écho à l’empoisonnement au polonium-210 d’Alexandre Litvinenko, un ancien agent des services secrets russes, à Londres en 2010. Une enquête britannique avait mis en cause la responsabilité de Moscou.

"Si l’enquête démontre la responsabilité d’un État, le gouvernement répondra de façon appropriée et ferme", a-t-il déclaré devant les députés, avant de qualifier la Russie de "force néfaste et perturbatrice dans bien des aspects".

Cette mise en cause a déclenché une réaction indignée des autorités russes.

Un porte-parole de l’ambassade de Russie à Londres s’est dit "étonné" par les déclarations de Boris Johnson. "Il parle comme si l’enquête était déjà terminée, comme si la Russie avait été jugée responsable de ce qui s’est passé", a-t-il dit. "On dirait que le scénario d’une nouvelle campagne anti-russe a déjà été écrit".

De son côté, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova a déclaré que "de telles déclarations du chef des Affaires étrangères, c’est simplement de la sauvagerie. Il y a des normes procédurales, une enquête, le respect des lois".

Dimanche, Sergueï Skripal, 66 ans, et sa fille Youlia, 33 ans, avaient été retrouvés inconscients dimanche sur un banc d’un centre commercial à Salisbury (sud de l’Angleterre). Mardi, ils étaient dans un état critique, et hospitalisés en soins intensifs.

Selon la BBC, la police a sollicité les scientifiques du laboratoire militaire de Porton Down, à proximité de Salisbury, pour déterminer la nature de la substance qui les aurait intoxiqués.

Jeudi, la presse britannique multipliait les hypothèses sur le poison, le tabloïd The Sun avançant la thèse d’un empoisonnement au thallium, quand le Telegraph évoquait lui la piste de l’agent innervant VX. (afp)

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