Egypte: prison à vie pour un policier ayant tué pour un verre de thé

Un policier qui avait tué un marchand ambulant après une dispute sur le prix d’un verre de thé a été condamné mercredi à la prison à vie, a-t-on appris de sources judiciaires.

En avril, Zeinhom Abdel-Razzek, qui patrouillait au Caire avec des collègues, s’était disputé avec un marchand ambulant sur le prix d’un verre de thé avant de le tuer avec son arme de service et de blesser deux passants, selon le ministère de l’Intérieur.

Il avait aussitôt été arrêté avant que des dizaines de personnes ne manifestent contre cette nouvelle bavure policière dont l’Egypte est coutumière.

Une cour criminelle du Caire a condamné mercredi le policier à la prison à vie, qui équivaut en Egypte à 25 années de détention, ont indiqué à l’AFP des responsables du parquet et du tribunal.

Il a été reconnu coupable de "meurtre sans préméditation" mais aussi "tentative de meurtre", pour les blessures infligées aux deux passants, selon ces mêmes sources. Il peut encore faire appel de ce verdict en première instance.

Les abus policiers avaient été l’un des principaux facteurs de la révolte populaire qui a chassé du pouvoir Hosni Moubarak début 2011, mais ces pratiques sont redevenues monnaie courante sous le président Abdel Fattah al-Sissi.

Depuis que M. Sissi, alors chef de l’armée, a destitué son prédécesseur islamiste Mohamed Morsi en 2013, il est accusé par les organisations de défense des droits de l’Homme de diriger un régime très répressif.

Des incidents similaires à celui du vendeur de thé et des cas de morts brutales dans des commissariats ont suscité l’émoi au sein de l’opinion publique, poussant le chef de l’Etat à demander aux policiers de faire preuve de retenue, tout en prévenant qu’ils auraient "des comptes à rendre" en cas d’abus.

Début avril, un policier a été condamné à la prison à vie pour avoir tué par balle un chauffeur qui lui livrait de la marchandise après une dispute.

L’année dernière, plusieurs policiers ont été arrêtés pour des violences mortelles envers des détenus. Certains ont été condamnés à des peines de prison.

(AVEC AFP)

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