Egypte: nouveau procès du président déchu Morsi
Emprisonné depuis le 3 juillet, au lendemain du coup d’Etat qui l’a destitué, l’ancien président Mohamed Morsi n’a rien perdu de sa défiance et de sa colère contre le nouveau pouvoir égyptien. Présenté, mardi, devant un tribunal du Caire qui le juge pour son évasion de prison lors de la révolte contre Hosni Moubarak, en 2011, il est apparu, vêtu de l’uniforme blanc des détenus, combatif, interpellant la cour. «Qui êtes-vous ?» a-t-il lancé. «Savez-vous qui je suis ?» Morsi, comme les Frères musulmans dont il est issu, n’a jamais reconnu la légitimité du pouvoir incarné par le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Abdel Fattah al-Sissi, promu lundi maréchal, et candidat désigné par l’armée pour la prochaine élection présidentielle.
M. Morsi, arrêté par l’armée le 3 juillet, est apparu au côté d’autres leaders de sa confrérie, dont le guide suprême Mohamed Badie, derrière le grillage d’une cage.
Le procès doit se poursuivre le 22 février
Au lendemain du 25 janvier 2011, début de la révolte, Moubarak faisait arrêter les principaux leaders des Frères musulmans dont Morsi, pour éviter la contagion dans la rue. Deux jours plus tard, le 28 janvier, en plein chaos, des dizaines d’assaillants abattaient les murs de leur prison à l’aide de bulldozers et des milliers de détenus s’enfuyaient.
Cette évasion s’était soldée par la mort de gardiens et policiers dans des échanges de tirs.
Lors de la seule audience d’un autre procès où il a comparu physiquement le 4 novembre, le chef de l’Etat déchu avait qualifié les procès contre lui de "politiques" ajoutant qu’il étaient intentés par le pouvoir "illégitime" des auteurs d’un "coup d’Etat".
En pleine vague d’attentats contre les forces de l’ordre, un général de police et conseiller du ministre de l’Intérieur, Mohamed Saïd, a été assassiné dans la matinée au Caire par des inconnus qui ont pris la fuite en moto.