Des personnalités égyptiennes en quête d’un rôle politique dans la phase d’après-Moubarak

Depuis le déclenchement des manifestations en Egypte, plusieurs personnalités diplomatiques, scientifiques et militaires égyptiennes cherchaient à jouer un rôle politique dans le pays dans la phase d’après-Moubarak, qui avait annoncé qu’il ne briguera pas un nouveau mandat.

L’une des premières personnalités qui a fait son apparition sur la scène politique n’est que l’opposant égyptien et Prix Nobel de la Paix Mohamed El Baradei, ex-chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Immédiatement après la fin de son mandat à la tête de l’AIEA en décembre 2009, El Baradei avait appelé à la révision des modalités de candidature aux élections présidentielles de 2011, faisant allusion à son intention de se porter candidat.

La déclaration de Mohamed El Baradei, cité par les observateurs internationaux comme "un candidat potentiel à la présidence", était intervenu dans une conjoncture où le débat politique au sein de l’opposition égyptienne et les médias privés était centré notamment sur les préparatifs pour assurer une "transition héréditaire du pouvoir" au fils de l’actuel président égyptien. A l’époque, cette déclaration avait suscité de fortes réactions de la part de la presse officielle et de certaines personnalités politiques, qui avaient accusé l’ex-chef de l’AIEA de "complot" et mis en cause ses capacités intellectuelles et son parcours scientifique.

Préconisant une économie libérale et une "démocratie sociale" et plaidant pour un "Etat civil" impliquant toutes les composantes de la société y compris les "Frères Musulmans", El Baradei, qui était venu en Egypte de façon intermittente et exprime ses positions à travers le site "Twitter" en particulier, a su comment rallier derrière lui l’Association nationale pour le changement.

Cette association regroupe en particulier des mouvements de jeunes protestataires actifs sur les sites de réseautage social tels que "6 avril" et "Koulouna Khaled Said", ainsi que le mouvement "Kefaya" qui avait protesté en 2005 contre la candidature du président Moubarak pour un cinquième mandat, et le groupe "Frères Musulmans".

Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe et membre du "comité des Sages", créé au lendemain des évènements que connait l’Egypte depuis le 25 janvier dernier, a pour sa part laissé entendre la possibilité de sa candidature à l’élection présidentielle de septembre prochain.

Depuis le début des manifestations en Egypte, Amr Moussa a accumulé des déclarations appelant au changement politique en Egypte et à un dialogue national approfondi pour la préservation de la stabilité et de la sécurité de l’Egypte, en suggérant de laisser le président Moubarak au pouvoir jusqu’à la fin de son mandat.

Ce diplomate de carrière, âgé de 74 ans doit sa popularité notamment à ses prises de position critiques vis-à-vis d’Israël et des Etats-Unis. Vendredi, il a exprimé sa volonté de jouer un rôle dans la phase transitoire, en Egypte, déclarations confirmées après l’annonce de sa décision de ne pas renouveler son mandat à la tête de la Ligue arabe.

Depuis le début de ces manifestations anti-Moubarak, le prix Nobel de physique Ahmed Zewail a, quant à lui, multiplié les sorties médiatiques pour exprimer ses visions pour assurer un changement politique en douceur et des réformes constitutionnelles. Dans ce contexte, le chef du parti "Al Wafd", Sayed Badawi, a déclaré la fin de la semaine dernière, avoir contacté Zewail pour le convaincre de se joindre à la coalition nationale pour le changement, qui comprend notamment les partis "Al Wafd", "Annassiri" et "Attajamoue".

Cependant, le Prix Nobel s’est contenté dans une intervention télévisée de mettre l’accent sur cette proposition, sans donner de précisions sur sa position vis-à-vis de la coalition et de l’opposition égyptiennes, notamment après la nomination d’Omar Souleimane, comme vice-président et Ahmed Chafik, Premier ministre. Ces deux personnalités issues de l’institution militaire ont été évoquées, elles aussi, par les médias égyptiens, avant les événements, comme candidats potentiels à la présidence.

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