Déficit budgétaire pire que prévu en 2017 et 2018 au Brésil (ministre)

Le gouvernement brésilien a nettement revu à la hausse mardi son estimation de déficit budgétaire pour cette année et la suivante, en raison de recettes fiscales moins importantes que prévu, a annoncé mardi le ministre de l’Economie Henrique Meirelles.

Initialement, le gouvernement conservateur s’était fixé comme objectif un déficit de 139 milliards de réais (37,3 milliards d’euros) pour cette année et de 129 milliards en 2018.

Mais il a revu à la hausse cet objectif, à 159 milliards de réais (42,7 milliards d’euros) pour les deux années, a indiqué le ministre lors d’une conférence de presse dans la soirée.

Cette annonce est de mauvais augure alors que la première économie d’Amérique latine tente de sortir d’une récession historique.

L’annonce des objectifs officiels de déficits aurait dû avoir lieu vendredi dernier, mais a été reportée en raison de négociations à rallonge entre des membres de l’équipe économique du gouvernement et des chefs de partis du Parlement.

Lundi, le président de la Chambre des députés, Rodrigo Maia, avait qualifié la révision de l’objectif annoncée de "bricolage", expliquant qu’il aurait préféré une plus grande rigueur budgétaire de la part du gouvernement.

En 2016, le déficit budgétaire du Brésil s’était élevé à 155,8 milliards de réais, soit 2,47% du produit intérieur brut (PIB), après 1,88% en 2015, le pire résultat depuis l’adoption du mode de calcul actuel, en 2001.

Pour renflouer les caisses de l’État, le gouvernement a annoncé l’an dernier un vaste programme de privatisations, qui prévoit notamment des concessions pour la gestion de nombreux aéroports du pays.

La semaine dernière, le ministre des Transports Mauricio Quintella a annoncé que des appels d’offres concernant 19 aéroports étaient à l’étude, des concessions qui pourraient rapporter 20 milliards de réais à l’État.

Selon le journal O Globo, l’équipe économique du gouvernement Temer aurait aussi fait pression sur le ministère de l’Energie pour procéder dès cette année à des appels d’offres prévus initialement pour 2018.

Le gouvernement a lancé fin 2016 un plan d’austérité pour tenter de retrouver la confiance des investisseurs, avec notamment le gel des dépenses publiques sur 20 ans.

L’économie brésilienne donne depuis quelques mois des signes timides de reprise après deux années consécutives de récession (chute du PIB de 3,6% en 2016 et 3,8% en 2015).

Toutefois les incertitudes politiques liées à des accusations de corruption à l’encontre du président Michel Temer ont freiné la mise en oeuvre d’autres mesures d’austérité, telles la réforme des retraites, jugées essentielles par les marchés pour assainir l’économie du pays.

Par AFP

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