"Je l’ai sollicité (pour) un engagement encore plus fort de la Mauritanie pour la résolution de l’ensemble des problèmes du nord du Mali", occupé par des groupes islamistes armés dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a déclaré à des journalistes M. Cissoko, arrivé samedi en Mauritanie.
Selon lui, c’est un dossier que le président Aziz "maîtrise très bien".
"Il en a une vision lumineuse, nous voudrions en profiter, exploiter cette vision pour nous permettre de sortir rapidement de nos difficultés que le président mauritanien considère comme ses propres difficultés", a affirmé M. Cissoko.
Ancien général putschiste élu en 2009, le président mauritanien mène une politique très active contre Aqmi, et a ordonné des raids contre des bases d’Aqmi au Mali en 2010 et 2011.
Les préparatifs d’une intervention militaire internationale sont en cours pour déloger les groupes armés du Nord malien. Le 20 décembre, l’ONU a approuvé le déploiement d’une force internationale au Mali, sans préciser de calendrier mais en indiquant qu’il se fera par étapes tout en exhortant au dialogue avec ceux qui rejetteraient le terrorisme et la partition du Mali.
Diango Cissoko a aussi indiqué avoir remis dimanche à M. Aziz un message de "fraternité et de remerciement" de la part du président intérimaire malien Dioncounda Traoré, en rappelant que la Mauritanie "abrite plus de 100.000 Maliens réfugiés depuis l’éclatement de la crise dans le nord du Mali", mi-janvier 2012.
"Ces réfugiés se sentent comme chez eux, et le gouvernement mauritanien les traite avec une attention particulière, il était important que je vienne le remercier de cette marque d’attention", a-t-il conclu.
Samedi soir, il a reçu des représentants de la communauté malienne à Nouakchott, a indiqué l’un de ses conseillers, Bali Idrissa Sissoko. Il doit quitter la Mauritanie dimanche après-midi.
Diango Cissoko n’a pas souhaité répondre aux sollicitations de journalistes, particulièrement sur les dernières exigences d’Ansar Dine, faisant partie des groupes armés (incluant Aqmi et les rebelles touareg) qui ont pris ensemble le contrô le du nord du Mali entre fin mars et début avril après deux mois et demi d’offensive contre l’armée.
Les groupes jihadistes ont ensuite évincé fin juin de leurs zones d’influence leurs ex-alliés rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), et ils y multiplient les exactions en prétendant imposer la charia (loi islamique) dont ils ont une interprétation rigoriste.
Dans un document remis le 1er janvier au président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de l’Afrique de l’Ouest dans la crise au Mali, Ansar Dine réclame l’autonomie et l’application de la charia pour le Nord au sein d’un Etat malien proclamé "islamique".
Ce texte a été rendu public à quelques jours de la tenue, le 10 janvier à Ouagadougou, de discussions entre le gouvernement malien, Ansar Dine et le MNLA autour du président Compaoré. Il s’agira du second rendez-vous après les premières discussions à Ouagadougou du 4 décembre 2012.