Quelque 191 médecins sont morts en Algérie à cause du Coronavirus depuis le début de la pandémie en mars 2020, selon le Syndicat des praticiens de la santé publique (SNPSP).
« Nous avons enregistré le décès de 191 médecins dû au Covid-19 depuis le début de la pandémie, 240 décès de professionnels du secteur et plus de 17.000 professionnels contaminés », a précisé le président du SNPSP, le Dr Lyes Merabet cité par le journal « Liberté ».
Il a ajouté que pas moins de 46 professionnels de la santé sont morts du Covid le mois écoulé, relevant qu’une telle situation n’est pas sans conséquence sur le moral des blouses blanches.
« Soigner est devenu synonyme de souffrir. Le stress lié à la pandémie de Covid-19 qui sévit depuis plus d’une année et demie, a généré chez une grande partie des professionnels de santé un burn-out ou état d’épuisement professionnel de longue durée », a fait savoir pour sa part le Pr Belkacem Bioud, médecin chef du service de pédiatrie du CHU Saâdna-Mohamed Abdennour de Sétif.
Il a expliqué que c’est pourquoi les professionnels de santé parlent le plus souvent de troubles du sommeil, de fatigue chronique, d’irritabilité, d’anxiété et de l’angoisse de se rendre à l’hôpital chaque matin.
Et de renchérir : « Quand nous constatons que la corporation a perdu une quarantaine de praticiens ces derniers temps avec une charge de travail qui va crescendo, nous comprenons aisément que certains envisagent de quitter les structures publiques ».
« C’est pourquoi, nous devons nous demander si nous sommes vraiment en mesure de préserver et protéger aussi bien les soignants -au sens large du terme- que les soignés », a-t-il poursuivi.
L’Algérie subit une importante vague de Covid-19 qui a submergé les établissements de santé. La situation est telle qu’il est très difficile de trouver de l’oxygène médicinal pour prendre en charge des milliers de patients en difficulté à cause de la propagation du variant Delta.
L’Institut Pasteur d’Algérie a indiqué que ce variant, bien plus contagieux, représentait, au 15 juillet, 71 % des cas de Covid-19 en circulation dans le pays et qu’il pourrait dépasser les 90 % dans les semaines à venir.
Les hôpitaux connaissent un afflux considérable de malades et font face à une pénurie d’oxygène qui a été fatale à de nombreux patients hospitalisés.
En Algérie, qui a enregistré 4370 décès dus au coronavirus, le taux de contamination a explosé en l’espace d’un mois en passant de 449 cas le 1er juillet à 1.537 cas le 29 juillet.